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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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La désintégration
France / 2011
15.02.2012
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VOLTE FACE
"A partir de maintenant, vous n'êtes plus des Français, vous êtes des Musulmans."
Malgré sa sobriété et son intelligence, La désintégration est un film choc, presque violent, qui fait l'effet d'un uppercut. La manière dont Philippe Faucon décortique le mécanisme qui transforme un jeune ouvert et sympathique en intégriste tenté par le terrorisme est édifiante. Il ne blâme personne en particulier mais additionne implacablement les causes : racisme ordinaire, frustration, vulnérabilité sociale... Il met également l'accent sur le talent du recruteur qui sait exploiter les failles, quelles qu'elles soient.
Cette démonstration exemplaire met le spectateur mal à l'aise et le place face à ses responsabilités. Car dans l'esprit du film, chacun porte sa part de responsabilité dans cette fabrique de soldats déshumanisés. Il montre notamment que l'exclusion (symbolique, sociale, culturelle...) ne peut qu'être le terreau d'une certaine forme de violence.
Le film est ainsi construit comme une succession de scènes courtes qui apportent chacune un éclairage sur la manière dont la vie du personnage principal lui échappe, jusqu'à l'irréparable. Tout est montré froidement, sans effets mélodramatiques, dans une sorte d'analyse sociologique totalement distanciée. Or, c'est dans cette distanciation que le film puise sa force et son impact sur le spectateur. La tension qui monte imperceptiblement durant le film ne retombe en effet jamais vraiment, tant on sent que le scenario de cette œuvre de fiction pourrait être en train de se jouer à tout moment autour de nous. MpM
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