Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



Ailleurs
Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary
Effacer l'historique
Ema
Enorme
La daronne
Lux Æterna
Peninsula
Petit pays
Rocks
Tenet
Un pays qui se tient sage



J'ai perdu mon corps
Les misérables
The Irishman
Marriage Story
Les filles du Docteur March
L'extraordinaire voyage de Marona
1917
Jojo Rabbit
L'odyssée de Choum
La dernière vie de Simon
Notre-Dame du Nil
Uncut Gems
Un divan à Tunis
Le cas Richard Jewell
Dark Waters
La communion



Les deux papes
Les siffleurs
Les enfants du temps
Je ne rêve que de vous
La Llorana
Scandale
Bad Boys For Life
Cuban Network
La Voie de la justice
Les traducteurs
Revenir
Un jour si blanc
Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn
La fille au bracelet
Jinpa, un conte tibétain
L'appel de la forêt
Lettre à Franco
Wet Season
Judy
Lara Jenkins
En avant
De Gaulle






 (c) Ecran Noir 96 - 24


  



Donnez votre avis...


Nombre de votes : 21

 
La dame de fer (The Iron Lady)


Royaume Uni / 2011

15.02.2012
 



MY (UN)FAIR LADY





"Si vous voulez changer le parti, dirigez-le. Si vous voulez changer le pays, dirigez-le."

Plus qu’un biopic, La dame de fer est avant tout le portrait touchant d’une femme diminuée, menant son dernier combat contre la maladie. Derrière le masque de l’implacable Margaret Thatcher apparaissent en effet les contours d’un être humain vulnérable, rattrapé par ses souvenirs, bons et douloureux, comme le serait n’importe quelle personne frappée par la maladie d’Alzheimer. Du contraste entre ce que fut la première femme Premier Ministre de Grande Bretagne et cette vieille dame fatiguée et perdue naît une indéniable émotion, renforcée par l’interprétation saisissante de Meryl Streep. On croit à chaque seconde du film que c’est la véritable Margaret Thatcher qui évolue sous nos yeux, tantôt pleine d’allant, invincible et sûre d’elle, tantôt comme l’ombre d’elle-même, vieillie et déjà un peu absente.

La construction de l’intrigue est également assez astucieuse pour éviter la biographie exhaustive ou sur-explicative. Là, seules quelques bribes des souvenirs les plus marquants remontent à la surface et se mêlent au présent. Cela donne dans le première partie un récit rythmé et surprenant, qui revient sur les débuts de la jeune femme, fille d’épicier diplômée d’Oxford. L’effet s’amenuise au cours du film, jusqu’à devenir un peu répétitif, mais il demeure une des forces du film.

Son autre grande qualité est de proposer le portrait couplé d’une personnalité hors du commun et d’une époque qui appartient désormais à l’histoire. Au-delà de ses convictions (controversées à juste titre), Margaret Thatcher telle qu’elle apparaît dans le film fut une femme de caractère qui s’est battue pour ce en quoi elle croyait, et qui a dû pour cela traverser un chemin jonché d’embûches dues à sa seule condition de femme. On pourrait ergoter sans fin sur l’absence de prise de position du film, qui ne fait que survoler les points les plus sombres de l'époque Thatcher, au profit d'aspects plus mélodramatiques ou lyriques. Toujours est-il que Phyllida Lloyd a su capter la dimension probablement la plus intéressante du personnage et de son existence : la force de caractère d’une femme en avance sur son temps, prête à se battre jusqu’au bout pour ses idées, et pour laquelle s’enfermer dans le rôle que la société entendait lui imposer n’a jamais été une option.
 
MpM

 
 
 
 

haut