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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Ulysse, souviens-toi ! (Keyhole)
Canada / 2011
22.02.2012
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L’ODYSSEE D’UN PÈRE
"Tant de portes qu'il faut toutes ouvrir !"
Franchir le seuil de la maison hantée où se déroule le nouveau film de Guy Madin revient à se perdre dans un labyrinthe onirique et émotionnel dans lequel il faut abdiquer toute exigence d’explication ou de rationalité. Ulysse, souviens-toi est comme un rêve éveillé, un périple initiatique dans les souvenirs du personnage principal et au milieu des fantômes de son passé.
Pour accompagner ce récit éminemment psychanalytique (le traumatisme lié à la disparition du père, le voyage au plus profond de l’esprit du personnage, le symbole explicite des trous de serrure — Keyhole, le titre original du film…), le cinéaste a choisi une esthétique de film noir américain, avec son noir et blanc classieux, ses gangsters lunatiques et même ses femmes fatales qui semblent toutes détenir les clefs du destin du héros. Bien sûr, pour apprécier cette errance au milieu d’émotions humaines féroces et exaltées, il faut accepter d’être surpris, bousculé, dérangé. Voire d’aller à la rencontre de ses propres fantômes…
La mise en scène très découpée, jouant de clairs obscurs tourmentés sur les visages filmés en gros plans, crée une atmosphère de songe qui confine au cauchemar, entre angoisse et hallucination. Partout rôdent la mort et le regret, et surtout la sensation de plusieurs existences gâchées dans le vide incommensurable qui n’en finit plus de planer sur cette grande maison inquiète. On est envoûté, saisi par cette variation intime et personnelle autour d’émotions universelles qui livrent une œuvre déchirante et désespérée.
MpM
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