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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Indignados
France / 2011
07.03.2012
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EXILS ET LIBERTÉS
"Pour moi je ne veux rien, pour tous je veux tout."
Plus qu’un film, Indignados est un poème cinématographique qui capte l’instantané d’une époque à travers le cri de révolte désespéré et joyeux qui a étreint le monde au cours de l’année 2011. La première impulsion de Tony Gatlif a en effet été de prendre sa caméra pour fixer les images de ces mouvements de révolte qui ont éclaté notamment à Paris, Madrid et Athènes. Un temps court mais riche, filmé avec un intense sentiment d’urgence, comme s’il fallait en capter la pureté et la spontanéité avant qu’il ne se dissipe, remplacé par autre chose.
De ces images d'actualité, le cinéaste tire des séquences bigarrées, joyeuses et pleines d'espoir. La solidarité est palpable, et la possibilité d’un changement radical semble tout à coup moins utopique. Non, aucun être humain n’est illégal. Oui, ensemble, tout est possible. Mais pour donner un contrepoint à cette vague d’indignation positive, Tony Gatlif a eu l’idée de lui adjoindre le parcours fictionnel mais ô combien réaliste de Betty, immigrée sans papiers ballotée de Grèce en France puis en Espagne. C'est à travers son regard tour à tour incrédule, horrifié ou émerveillé que l'on découvre ces pays riches en pleine crise. Les matelas posés à même le sol, les campements de fortune, les tentes sous le métro aérien... Mais aussi la solidarité avec le peuple tunisien, la communion des cortèges, la bienveillance croisée au détour d'une rue.
On perçoit dans cet assemblage hétéroclite d’images, de visages, de slogans et de situations les contours d’une société où les raisons de s'indigner ne manquent pas et qui, soudain, passe du basique ras-le-bol individuel au désir d’action collective. C’est cette énergie, cette dynamique indescriptible qu’Indignados a capturé et qu’il restitue, intacts, à qui veut bien se laisser hypnotiser par cette errance expérimentale et radicale à la force aussi politique qu’émotionnelle.
MpM
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