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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Vodka Lemon
/ 2003
31.03.04
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MARCHANDS DE REVES
« - C’était peut être pas une bonne idée d’acheter cette armoire.
- Tu dis la vérité, mais toujours trop tard ! »
Un magnifique portrait dont la beauté n’a d’égal que la générosité du réalisateur. Vodka Lemon est un hymne à la vie ; un film pur et sans artifice qui avant tout nous parle d’amour. L’amour d’Hiner Saleem pour son pays, le Kurdistan, son peuple, son histoire, ses racines et richesses culturelles. L’amour du cinéaste pour son art. Et enfin, l’amour en général ; un sentiment d’autant plus cher qu’il est dans ce film l’unique possession que ses personnages démunis ne perdront jamais.
Une histoire simple, aussi chaleureuse que tragique, belle et féconde car exempte de tout discours démagogique : voilà la force de Vodka Lemon. Les problèmes politiques, économiques et sociaux dont souffre le Kurdistan tiennent ici un rôle de décor, et non d’objet. Autant dire que le film y gagne en énergie d’impact ! Du drame à la comédie, Vodka Lemon nous transporte dans un univers hautement sucré salé, à l’image du sort de ses personnages, statiques en apparence mais à l’évidence toujours animés de nouveaux élans d’optimisme. Hiner Saleem immortalise tout ce qui rend ces hommes et femmes humains et vivants, d’une manière les plus aboutie, forte en réalisme et expressivité poétique. Comique de l’absurde, valeurs en décalages, situations, dialogues et visuels incongrus : la différence culturelle se transforme en un jeu de dynamiques qui irrigue et anime le cœur du film. Histoire et décors nous plongent ici dans monde totalement chaotique. Mais ce chaos reste entièrement productif. Ces personnages en proie à une vie des plus précaires et quasiment coupé du monde, n’ont bien sûr plus rien à perdre. Alors rien d’étonnant à ce que le film soit concentré sur la thématique du bonheur. Le bonheur avec un grand B, imaginé, espéré ; sinon celui que l’on trouve dans quantités de petites choses qui font le quotidien… Mais toujours le bonheur ! Une lettre reçue, quelques nouvelles, une rencontre, deux trois projets et de nouvelles lueurs dans le regard… Du plan panoramique au gros plan, en silences comme en chansons et musiques, de la tragédie à l’humour, de manière latente comme directe, Hiner Saleem anime son film de mille valeurs positives. Ses comédiens, en particulier Romen Avinian et Lala Sarkissian, l’accompagnent sans relâche. Alors on comprendra évidemment que l’intrigue de Vodka Lemon n’a rien de pathétique. Bien au contraire ! A la fois ludique et touchant, le film ne manque pas de surprendre. Tant de naturel et de spontanéité dans cette histoire, plus, derrière la caméra, un réalisateur au grand cœur : l’addition des deux en fait un film rare. sabrina
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