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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Target (This Means War)
USA / 2012
21.03.2012
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CIBLE TOURNANTE
«- C’est une fête familiale,
on ne va engrosser personne. »
On s’attendait à un film d’action, un style Mr & Mrs Smith mais avec l’option triolisme. Le prologue de Target nous y fait d’ailleurs croire, mélange de Mission : Impossible (musique, cascade) et de James Bond (costumes chics, drague ringarde). Les deux (mâles) font la paire.
Hélas, ou pas, l’action est de courte durée, et ne reviendra réellement que pour le final (décisif forcément) de ce qui ressemblera à un mix de Charlie’s Angels et de comédie romantique hollywoodienne. Tout est comédie, y compris le jeu des comédiens (notamment les actrices, Reese Witherspoon en Bridget Jones californienne incluse). Le métier d’espion n’est qu’un prétexte à farce (plus ou moins subtile) où deux coqs cherchent à séduire la même poule. L’humour est parfois gras (mais aussi drôle), même si les dialogues, à plusieurs degrés, ne sont pas ciselés à la perfection ; le rythme du film manque de cette légèreté qui forme les grandes comédies.
L’intrigue ne repose sur rien d’autre que le choix final de la demoiselle : lequel va être l’élu de son cœur ? Chris Pine, beau gosse, multipliant les plans cul et amant idéal ? Ou Tom Hardy, diablement sexy, plus romanesque et mari idéal ?
Au milieu de cette intrigue qui ressemble furieusement à Bridget Jones (again), le film se noie dans une jolie débauche de moyens rendant le décor aussi glamour qu’artificiel. Plus étrangement, il y a parfois quelques gros soucis de raccords qui suggèrent un certain bâclage de l’ensemble. C’est hélas cette impression qui écrase quelques séquences plus hilarantes tant elles sont grotesques.
Aussi, davantage que les astuces imaginées par les deux mecs pour empêcher l’autre de parvenir à ses fins, c’est le personnage féminin, exploité de façon caricatural, qui intéresse. Girl Power qui, à regret, se finira dans une morale formatée.
Elle en choisira un, malgré tout. Le protecteur ? Celui qui la changera ou qu’elle changera ? Le pire est justement de l'obliger à faire un choix avec, en malus, cette morale accompagnée d’une révélation inattendue, mais prévisible, qui fait de Target un film plus conservateur qu’on ne le croyait. En bref, hypocrite.
vincy
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