Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Hénaut Président


France / 2012

21.03.2012
 



LA PERSÉVÉRANCE FORTE





«- C’est sur Internet.
- Saisissons la cassette !
» De meetings minables en possible troisième homme d’une campagne, Hénaut Président est à la fois une parabole et une parodie de campagne électorale. Un de ces films bricolés qui font rire – manière Petit Journal scénarisé – et grincé des dents tant la satire semble réaliste.
C’est potache, foutraque, donc inégal, pas toujours enlevé ou inspiré. Entre improvisations et gags tordants, candidat peu charismatique, « lisse comme une moule », et communicant un peu raté, le film « pue la loose ». Avec son équipe de branquignoles, Olivier Gourmet en tête en épatant patron vulgaire, hypocrite, manipulateur, graveleux et menteur, le candidat est mal barré. Le film montre cependant qu’avec l’image, un coup de pouce du destin, de l’opportunisme, un minable peut devenir présidentiable. Même si c’est « un homme sans histoire ».

Décryptage de storytelling, mégalomanie des politiques et des « fabricants de politiques («- Ces mecs là, ça t’embrasse le samedi, ça t’encule le dimanche ! - On est mardi là. »), Hénaut Président est une fiction transformée en docu, avec caméra cachée. En invitant la campagne d’Eva Joly et des Verts dans le scénario, le film augmente le réalisme de cette machination où un comique joue un présidentiable crédible. Langue de bois comprise (« L’artisanat c’est toujours impressionnant parce qu’on sent qu’il y a des hommes derrière »).
Mais c’est dans l’absurde que le film se révèle le plus percutant. Les tocards ne sont pas avares en malheureux hasards. Certains subterfuges sont hilarants : la scène dopée à la coke pourrait même devenir culte.

La morale est moins plaisante. La fin justifie les moyens, et le plus honnête des élus peut devenir requin : quelques sondages, les médias, les people, difficile de résister aux spotlights. On est prêt à tout pour garder sa place au soleil. Et le candide de l’histoire (Robinson Stévenin) partira avec ses désillusions.
Ce cynisme qui soutient l’ensemble de l’histoire rend le film plus acide, et en tout cas amer, que la simple farce dont il a l’air. Mais pourquoi ne pas dire la vérité en politique ? «- C’est pas glamour.»
 
vincy

 
 
 
 

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