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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Young adult
USA / 2011
28.03.2012
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MAVIS S’EN VA EN GUERRE
"Je crois que je suis alcoolique."
Jason Reitman poursuit son observation acérée de l’Amérique contemporaine en imaginant un personnage de trentenaire éternellement coincée dans l’adolescence. Le portrait que le cinéaste dresse de ce spécimen plus vrai que nature de jeune femme complètement paumée est à la fois savoureux, cruel et désespéré. Mavis porte des Tshirts Hello Kitty, dort avec une bouteille de vin sur sa table de nuit et se prend toujours pour la reine du lycée à laquelle personne ne peut résister. Son aveuglement sur elle-même est si énorme, sa vision des choses si déformée (son ex qui vient d’avoir un enfant est comme "pris en otage") que cela la rend à la fois insupportable, pathétique et presque touchante. Dans le rôle, Charlize Theron est parfaite, passant de l’ingénuité à la dureté en une fraction de seconde, tantôt jouant de son image glamour et tantôt se laissant aller à la décadence la plus totale.
Young adult se présente ainsi comme une anti-comédie romantique écrite au vitriol où la cocasserie des dialogues et l’audace de certaines situations font 95% du boulot. Il faut dire que tout le monde en prend pour son grade dans cette Amérique superficielle et propre sur elle. Les parents de Mavis sont complètement dépassés (pour sa mère, le mariage de Mavis a été une réussite puisque le tiramisu était bon… malgré le divorce qui a suivi), l’ancien fiancé est trop parfait pour ne pas cacher quelques névroses bien senties, les anciennes camarades de lycée sont tout sauf bienveillantes… Finalement, c’est Matt, le compagnon de beuverie, qui semble le plus équilibré, malgré les traumatismes de sa jeunesse.
Le duo qu’il forme avec Mavis s’avère ainsi central, permettant de donner un contrepoint censé aux divagations de la jeune femme. Ce sont leurs échanges qui apportent rythme et souffle à une intrigue par ailleurs assez légère. Young adult ne restera en effet probablement pas comme une œuvre marquante dans la filmographie de Jason Reitman, mais sa fraîcheur et sa cruauté hilarante en font une jolie métaphore de notre époque.
MpM
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