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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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My Week with Marilyn
USA / 2011
04.04.2012
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SEPT JOURS DE RÉFLEXION
«- J’espère que vous trouverez votre méthode dans notre folie.»
Elle n’est pas Marilyn. L’icône blonde hollywoodienne est unique, mais cependant imitable. Michelle Williams n’a ni sa sensualité, ni son charisme pulpeux. Elle calque mieux son aspect mutin. Et sait jouer comme elle. Ce n’est pourtant pas facile : Miss Monroe avait un sens particulier de la comédie, jouant avec la futilité supposée des blondes, et de la tragédie, où toutes ses fêlures apparaissaient.
Marilyn était une star. Dès la première séquence, on comprend son impact sur le spectateur. Une bombe sexuelle, un papillon cherchant sa lumière, une actrice à succès, une chanteuse merveilleuse. Michelle Williams l’incarne avec application. Et rend avec grâce les névroses, les angoisses de la comédienne.
Hélas, le film ne perce jamais le mystère de Marilyn. Il ne fait que l’effleurer. A trop se satisfaire de l’image de Norman Jean Baker, de cette femme perpétuellement en retard, complexée intellectuellement, mal dans sa peau, le film oublie les autres facettes et les failles plus profondes.
Toujours est-il que Williams est la seule de tout le film à incarner réellement le personnage légendaire. Julia Ormond n’est pas crédible en Vivien Leigh et Kenneth Branagh n’a pas le physique élégant qui sied à Sir Laurence Olivier. Il reste l’exquise Judi Dench, en généreuse vieille actrice qui en a vu d’autres…
My Week with Marilyn, jolie romance vintage, est surtout intéressant pour le portrait du star système de l’époque. Finalement tout n’a pas changé que cela : les flashs des photographes, les questions stupides pour les magazines people, les guerres syndicales, les précaires des plateaux de cinémas, la fabrication d’événements, les multiples intermédiaires entre la star et le réalisateur… C’est d’ailleurs dans cette relation entre la star et le cinéaste, Olivier, que le film révèle toute sa saveur. Elle qui cherche à convaincre le monde qu’elle une grande actrice, lui qui tente de se faire une nouvelle jeunesse en draguant la plus belle des vedettes hollywoodiennes, persuadé qu’il peut devenir une star grâce à ce film. Ce n’est pas seulement la bataille des anciens contre les modernes, l’éternelle rivalité entre américains et anglais, c’est aussi la difficile alchimie entre deux monstres qui pour de mauvaises raisons vont faire un film, finalement médiocre. Mais voilà, « pour des nichons pareils, il faut faire des concessions ».
Trop sans doute. La romance est aussi fade dans Le Prince et la danseuse que dans My Week with Marilyn. Le jeune acteur, Eddie Redmayne, n’est pas à blâmer, mais le rythme du film et l’absence d’intrigue réelle empêchent d’être captivé par ces vaines roucoulades. Marilyn ne parvient du coup pas à crever l’écran (sauf avec son popotin éventuellement), ce qui est un comble.
Dans les coulisses de cet enfer de tournage, Marilyn est juste décrite comme une poupée droguée, dépendante des autres, un peu déglinguée, voire schizo, joueuse, prédatrice autant que survivante. Une intruse dans un tournage qui ressemble à l’enfer. Ce qui n’est pas le meilleur environnement pour une comédie légère et sexy.
My Week with Marilyn a le même problème que le film dont il est une sorte de "making of" : trop grave, trop sérieux, jamais drôle. Reste le mythe d’Icare : ce jeune homme qui veut s’envoler vers le soleil, quitte à se brûler les ailes. Beau portrait de l’apprentissage de la vie, ce film, peu renversant, manquant d’aspérités, a des allures naïves. Sans doute parce qu’il tourne autour de deux candides (factices). Mais il ne l’est pas tant que ça. C’est une œuvre, inaboutie, sur le fantasme. Un dépucelage sans sexe pour le jeune anglais sorti de l’adolescence et pour une actrice loin de chez elle, dans un monde étranger.
vincy
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