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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Avengers (The Avengers)
USA / 2012
25.04.2012
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LE BAL DES HEROS
"En attendant la fin du monde, faisons comme s'il tournait."
Rarement adaptation de comics aura été aussi attendue. Pour la première fois, les super héros Marvel parmi les plus charismatiques se retrouvent réunis à l’écran dans une superproduction débridée et à grand spectacle qui se veut l’apothéose du genre. Autant dire que le challenge était de taille, même pour un spécialiste de l’entertainment grand public comme Joss Whedon (créateur des séries Buffy contre les vampires, Angel ou encore Dollhouse).
Heureusement pour lui, le terrain avait été particulièrement préparé en amont avec la sortie successive des franchises Iron Man, Hulk, Thor et Captain America qui présentaient chacun des super héros présents dans Avengers, y compris Black widow (qui apparaissait dans le 2e Iron Man) et Hawkeye (que l’on voyait assez rapidement dans Thor) mais aussi le chef du SHIELD (Nick Fury) et son adjoint, l’agent Coulson. Puisque l’on connaît déjà les principaux traits de caractère des protagonistes, cela évite de trop fastidieuses scènes d’exposition et permet au film d’entrer immédiatement dans le vif du sujet, mais surtout de se concentrer sur ce que l’on attend principalement de lui, le jeu des alliances et des rapports de force entre les super personnages.
De ce point de vue, on n’est pas déçu, le film ménageant une savoureuse succession de face-à-face cocasses et de duos décalés. Les héros fonctionnent bien ensemble tout en gardant leur style propre. Ainsi, Tony Stark cabotine joyeusement, Bruce Banner est torturé par sa double identité, Captain America a tous les attributs du boy scout... Entre eux, les répliques ironiques et référencées fusent, apportant une salutaire autodérision. Globalement, la partition parvient à être virtuose tout en restant éminemment chorale, chacun (même les personnages les plus secondaires comme Coulson) ayant un semblant d’épaisseur.
A vrai dire, il fallait bien cela pour faire oublier les enjeux trop minces d’un scénario par ailleurs assez balisé et à la dramatisation minimale. On aurait notamment aimé que l’intrigue s’appuie sur des éléments plus complexes que l’éternel Œdipe de Loki ou les dissensions assez infantiles opposant les Avengers… Pour autant, force est de reconnaître que l’esprit est assez fidèle à celui des comics, et s’avère plus convaincant que sur le deuxième Iron Man, Captain America ou L’incroyable Hulk. Même chose pour le rythme général du film, les idées de mise en scène et le soin apporté aux dialogues qui forment un cocktail réussi d’action et d’humour, faisant d’Avengers une œuvre foisonnante ne se prenant jamais au sérieux, et maintenant l’attention du spectateur aussi bien par ses morceaux de bravoure spectaculaires (parfois trop, frôlant l’esthétique de jeu vidéo assez binaire) que par ses clins d’œil ou ses références destinées aux initiés.
Finalement, seule la 3d s’avère une vraie déception, ne parvenant pas à égaler le niveau visuel de Thor, ni à donner un intérêt supplémentaire réel à des scènes d’action déjà impressionnantes par elles-mêmes. L’avantage est qu’on s’en consolera facilement, soit en visionnant le film en deux dimensions, soit en se concentrant moins sur la technique que sur le fond.
Monstres volants, dieux en colère, machines rutilantes, magie noire, force brute… tous les ingrédients sont en effet réunis pour alimenter la soif de combats frénétiques et le besoin de merveilleux du spectateur. Entre efficacité et maîtrise, Avengers gagne ainsi haut la main son pari le plus compliqué : proposer une œuvre cohérente, divertissante et aboutie. Preuve que l’abus de super héros, lorsqu’il est correctement canalisé, peut parfois être bénéfique pour le cinéma…
MpM
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