Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Querelles (Mourning - Soog)


/ 2011

25.04.2012
 



L'AUTOMNE AU PRINTEMPS





Querelles va pourvoir s’enorgueillir ne provoquer quelques discussions animées entre ses spectateurs. Au choix une œuvre passionnante sur l’incommunicabilité ou alors juste un exercice de style un peu vain.

Le film démarre sur les chapeaux de roues; d’ailleurs l’essentiel du récit se déroule à l’intérieur d’une voiture ou au bord d’une route. On découvre des images dont l’intérêt vient de ce que nous entendons, des rafales de mots entre deux parents qui se disputent. Ensuite la caméra filme de loin une voiture qui arrive dans le paysage et cette fois il n'y a plus aucun dialogue, bien que des sous-titres apparaissent en bas de l’image. Quelques minutes plus tard la voiture s’approche et on voit qu’il s’agit d’un autre couple à l’avant qui eux se disputent en langage des signes (donc traduits avec les sous-titres). Effets de style. A l’arrière un enfant ne comprend quasiment rien. Devant lui, son oncle et sa tante qui dans leur langage des signes ne savent pas comment lui annoncer que ses parents sont morts. Cette séquence d’ouverture, longue d’environ un quart d’heure, donne le ton du film de belle manière.
Le couple ne va guère cesser de se quereller gentiment sur le devenir de l’enfant, comment il est envisageable de s’en occuper, et sur le fait que les voyages en voiture sont parfois pénibles… L’enfant, avec ses grands yeux, ne comprend pas grand-chose de ce que leurs mains racontent mais il va finir par saisir que quelque chose de très grave s’est passé, il va échapper à leur surveillance un moment où la voiture est en panne…

Querelles est le premier film de Morteza Farshbaf, un jeune réalisateur iranien (qui s’est formé notamment auprès de Abbas Kiarostami qui aime aussi filmer les gens en voiture). Son film ne dit quasi-rien sur le régime politique en Iran si ce n’est quelques allusion à la ville de Téhéran ; ce n'est pas un film politique : il est centré presque exclusivement sur le couple et l’enfant qui communique à leur manière, ou ne parvient pas à communiquer. Pour qui est intéressé par une illustration des signes, le signifiant et le signifié… Mis il y a aussi les somptueux paysages autour, cet Iran lumineux, loin de l'obscurantisme qui l'oppresse, cette contemplation d'un pays au printemps. Film formaliste, Querelles vaut surtout le coup d'oeil pour ses personnages, complexes, si loin et si proches. Reste une impression de caricature : un film iranien qui ne se distingue pas des productions iraniennes, un film de festival...
 
Kristofy

 
 
 
 

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