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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Les vieux chats (Gatos viejos - Old cats)
Chili / 2011
25.04.2012
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LES CHATTES SUR UN SUR-MOI BRÛLANT
«- C’est de ma faute, mais ça me rend folle quand il me traite comme une gamine. »
Il y a deux vieux chats. Les félins qui se prélassent et déambulent dans l’appartement. Et les propriétaires : un vieux couple, malade, nourri aux médocs. enfermé dans leur logement. Faut pas les bousculer. Ils sont attachants ces petits vieux. Même si c’est « chiant » de vieillir. Lui est obstiné, râle après un ordinateur ringard, elle, acariâtre, râle après son déclin. Cette vieille bonne femme qui subit des absences et voit sa vie s’effacer est le cœur de cette histoire. Pas forcément sympathique mais terriblement humaine.
Mais il y a un pépin : sa fille, surexcitée, remplie de névroses, perdue, insupportable, égoïste, cocaïnée, et allergique aux chats.
Le face à face est explosif. Derrière toute cette détestation, il y a sûrement un peu d’amour. Mais les rancoeurs ont enfoui tous les bons sentiments et désormais un fossé les sépare. Habile et subtil portrait psychologique de deux femmes qui veulent croire que l’avenir n’est pas aussi sombre qu’elles le pressentent. Peu à peu, le film va crescendo, jusqu’au pétage de plomb familial. Dans un huis-clos, l’électricité est à son comble.
Si la mise en scène se focalise sur la mère et la fille, le beau-père et la copine ne jouent pas les figurants. Ils servent de médiateurs dans une révolte compréhensive. Le quatuor, admirablement interprété, donne une vitalité énergisante à un film sur la spoliation matérielle et sentimentale.
Le manque d’affection de l’une, l’insécurité de l’autre, ou l’inverse, transforment l’antipathie apparente en pitié. La souffrance psychologique et la douleur physique les rendent absentes l’une pour l’autre. En errance. Avec leur culpabilité, leurs fautes, et l’espoir d’un pardon.
C’est là que l’on sort enfin de l’appartement. Lentement. La vieille chatte a des problèmes de hanche. Mais l’oxygène est proche. Une bouffée d’air dans le parc situé en face l’immeuble. Une balade en liberté qui va balayer toutes les horreurs dites ou faites juste avant.
Les vieux chats est un formidable portrait des relations intergénérationnelles, d’une famille comme recomposée (alors qu’elle ne l’est pas), et finalement de deux femmes. Liaison dangereuse d’une mère et d’une fille, dont on craint toujours le pire. Mais le cinéaste a préféré le meilleur, appelant l’humain à la rescousse. Le premier pas a été fait : la mère s’abandonne à sa fatalité. Il reste à la fille de prendre ses responsabilités et de passer à l’âge adulte. Sans effet et avec peu de moyens, Les vieux chats ne manque pas de charme.
vincy
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