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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Men in black III
USA / 2012
23.05.2012
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TERRESTRES EXTRAS
"- Quelle est la pire force destructrice de l'univers ?
- Le sucre ?"
Pour le grand retour de la franchise "Men in black", une menace aussi classique que la fin du monde ne suffisait pas. Paradoxalement, pour justifier ce troisième film, quinze années après le premier, il fallait en effet un enjeu plus intime, et donc plus impliquant pour le spectateur, qui permette de réinventer le célèbre duo formé par l'agent K et son collègue J, sans pour autant renoncer au potentiel sympathie des deux personnages.
L'idée de ce K plus jeune et presque jovial fonctionne donc plutôt bien, offrant aux deux protagonistes un nouveau corpus de gags et surtout un rapport de forces plus nuancé. Mais une fois ces bases posées, le scénario atteint ses limites, retombant dans une enquête relativement classique où se mêlent humour (excellente séquence avec Andy Warhol) et action (le strict minimum). Même les extra-terrestres, qui fournissaient toujours une excellente matière scénaristique, sont rapidement évacués du récit, à l'exception notable du méchant de service, assez convaincant, et du second rôle lunaire et sympathique qui apporte fantaisie et relief à la seconde partie du film. Au-delà, on reste dans un schéma très classique qui préfère jouer la carte de la pseudo-émotion (la jeunesse de K et l'enfance de J) que la surenchère cocasse ou décalée.
L'un dans l'autre, on a l'impression d'assister à un exercice de style réussi, parce qu'efficace, mais terriblement formaté. Les effets spéciaux sont à la hauteur de l'enjeu, mais sans le grain de folie qu'on était en droit d'attendre d'une série qui a construit toute sa renommée sur un bestiaire fantastique ultra élaboré. Même chose pour la 3D, qui apporte un peu de spectacle aux quelques scènes d'action, et surtout aux explosions de monstres, mais sans explorer toutes ses possibilités gore. Comme si le film restait en permanence dans un entre-deux un peu mou, faute de choisir un style bien défini.
Le plus amusant reste alors sans doute le fond de l'histoire, qui met une nouvelle fois K au centre de l'intrigue, faisant de J un simple pion se démenant pour sauver son partenaire, et par là-même, l'humanité dans sa totalité. Dommage que le film élude en grande partie les effets du voyage spatio-temporel sur les deux protagonistes, et même sur le cours du temps, ce qui aurait pu donner lieu à une dernière partie totalement déjantée. A moins que cela ne soit le sujet du 4e volet ? MpM
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