Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



Ailleurs
Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary
Effacer l'historique
Ema
Enorme
La daronne
Lux Æterna
Peninsula
Petit pays
Rocks
Tenet
Un pays qui se tient sage



J'ai perdu mon corps
Les misérables
The Irishman
Marriage Story
Les filles du Docteur March
L'extraordinaire voyage de Marona
1917
Jojo Rabbit
L'odyssée de Choum
La dernière vie de Simon
Notre-Dame du Nil
Uncut Gems
Un divan à Tunis
Le cas Richard Jewell
Dark Waters
La communion



Les deux papes
Les siffleurs
Les enfants du temps
Je ne rêve que de vous
La Llorana
Scandale
Bad Boys For Life
Cuban Network
La Voie de la justice
Les traducteurs
Revenir
Un jour si blanc
Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn
La fille au bracelet
Jinpa, un conte tibétain
L'appel de la forêt
Lettre à Franco
Wet Season
Judy
Lara Jenkins
En avant
De Gaulle






 (c) Ecran Noir 96 - 24


  



Donnez votre avis...


Nombre de votes : 20

 
El campo


Argentine / 2011

13.06.2012
 



LA JEUNE FEMME ET LA MORT





Délabrée, sombre et loin de tout, la maison du film donne à penser à la mort. C'est ce qui arrive à Elisa, le personnage principal, lorsqu'elle s'installe pour la première nuit dans cette maison de campagne. En particulier lorsqu'elle tombe sur sa très vieille voisine Odelsia. Lâchant ses assiettes part terre et restant bloquée par cette image flétrie par le temps, qui lui rappelle qu'un jour elle sera ainsi.

Odelsia n'est que le reflet d'elle-même, d'un futur qu'elle ne veut pas connaître, du temps qu'elle ne veut pas subir. En prise à la paranoïa, elle s'en prend à ce miroir vieilli et à son mari, les seuls personnes qui l'entourent dans ce décor fantomatique. Pour oublier la mort, elle glorifie la vie dans les bras de son mari aussi souvent que possible, mais ce n'est toujours pas relaxant. La scène d'amour dans la voiture où elle se donne tout entière à Santiago ressemble ainsi à un viol. Acceptant au début, elle fini par avoir le regard vide et à ne plus bouger sous l'emprise de cette agonie, de cette petite mort qui lui donne à penser que donner la vie revient à créer sa propre mort.

Sous fond d'ambiance inquiétante, El campo nous montre alors comment un simple changement dans nos vies peut aboutir à une totale remise en question. Angoissant, comme un vieux thriller des années 50, ce drame psychologique italo-argentin primé au festival d'Amiens, nous montre qu'être face à soi-même n'est pas forcément reposant. Sartre disait que "l'enfer, c'est les autres". Il avait peut-être tort : parfois, l'enfer c'est d'abord nous-mêmes.
 
Cynthia

 
 
 
 

haut