Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Un bonheur n’arrive jamais seul


France / 2012

27.06.2012
 



POUR LE BONHEUR ET POUR LE RIRE





Si tout le monde dit I love you au cinéma, en France on est plutôt du genre je t’aime moi non plus. Force est de reconnaître que les comédies dramatiques (dans tous les sens du terme) l'emporte sur les comédies romantiques, même si parfois un film sort du lot comme par exemple les "récents" Prête moi ta main ou L’arnacoeur. Et pourtant on est bien tous et toutes un peu cœur d’artichaut,souriant niaisement devant une romcom (romantic comedy) américaine comme il nous en arrive plusieurs chaque mois.

Les meilleurs films de comédie romantique reposent sur une recette pas toujours facile à réussir en France sans faire du réchauffé : marier beaucoup d’humour et beaucoup de sentiments. Le réalisateur James Huth a réussi, lui, à faire se rencontrer son goût pour les gags visuels avec l’émotion d’une romance à priori improbable pour Un bonheur n’arrive jamais seul.

Les noms de Gad Elmaleh et de Sophie Marceau (l’humoriste et l’actrice les populaires du pays) réunis sur la même affiche forment-ils un couple de cinéma crédible ? Faire se réunir deux stars est une gageure pour le réalisateur qui doit nous persuader qu’ils sont un couple idéal, même quand leurs personnages en doutent. On ne compte plus les couples sans étincelles comme ceux de De l’autre côté du lit (Sophie Marceau avec Dany Boon) ou Hors de prix(Gad Elmaleh avec Audrey Tautou). Ici la magie opère : Sophie Marceau et Gad Elmaleh deviennent véritablement un duo qui pétille et on imagine facilement qu’ils puissent former un couple de cinéma. La première règle de toute bonne comédie romantique est que les contraires s’attirent : "Tout les oppose, ils n’ont rien à faire ensemble…ils sont fait l’un pour l’autre". James Huth (et sa complice scénariste) fait se rencontrer Gad Elmaleh en artiste bohème qui se laisse vivre au jour le jour avec Sophie Marceau en bourgeoise attachée à son travail et ses enfants. Lui avec des aventures sans lendemain attend l’amour sans le chercher, tandis qu’elle après deux histoires douloureuses ne s’attend plus à rien.
Le charme et le rythme des disputes et réconciliations produisent un paradoxe. Au lieu d'un rapprochement progressif des deux personnages, James Huth a préféré raconter une complicité presque immédiate.

Lors d’une avant-première avec la présence de ses deux stars (au festival de Cabourg) James Huth leur a fait le compliment suivant “tout ce qui est mauvais vient de moi, tout ce qui est bon vient d’eux” , ce qui finalement est juste. La durée de 1h50 aurait sans doute gagné à être raccourcie. La première partie du film est très dynamique avec la découverte de tous les personnages (dont Maurice Barthélémy en meilleur pote extravagant) et des gags toutes les cinq minutes ; malheureusement la seconde partie s’essouffle un peu avec d’ailleurs un déséquilibre étonnant provoqué par trop de Gad Elmaleh à l’écran (au détriment de Sophie Marceau) et presque plus aucun gags. Si l’histoire avance principalement avec lui, c’est tout les scènes partagées avec elle qui font le plus rire. Le film commence par une explosion pétaradante de surprises et on s’attend forcément à un feu d’artifice à la fin, que James Huth ne nous offre pas. Ce film arrive comme un strip-tease explosif mais nous offre en fait un tendre câlin…

Le cinéaste canalise ses idées déjantées avec le glamour attendu d’une comédie romantique pour mieux bousculer ses acteurs et surprendre le spectateur. Il entraîne ses deux personnages vers le registre de la 'splapstick comedy' pour le meilleur et pour le rire. Sous une pluie battante, Sophie Marceau tombe par terre, une voiture qui passe l’éclabousse, elle est toute trempée avec un genou écorché, et son apparition fait démarrer le film sur les chapeaux de roues. Pour ne pas être vu par les enfants, Gad Elmaleh surpris fera un bond de deux mètres du lit, et intégralement nu, s’efforcera de se camoufler dans une couette pour sortir de l’appartement. Que Sophie chute d’un escalier ou se cogne un lavabo, elle est d’autant plus séduisante, que Gad ne sache pas comment porter un gamin ou se fasse vomir dessus il reste séducteur. Ce sont des moments comme ceux-ci qui font que Un bonheur n’arrive jamais seul se démarque des autres films, il y a de l’humour un peu burlesque qui permet de faire passer les clichés habituels des quiproquos propres aux comédies romantiques. Le film joue la carte de la séduction face à celle de la raison. Le film se déguste comme une glace un jour de canicule.
 
Kristofy

 
 
 
 

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