Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



Ailleurs
Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary
Effacer l'historique
Ema
Enorme
La daronne
Lux Æterna
Peninsula
Petit pays
Rocks
Tenet
Un pays qui se tient sage



J'ai perdu mon corps
Les misérables
The Irishman
Marriage Story
Les filles du Docteur March
L'extraordinaire voyage de Marona
1917
Jojo Rabbit
L'odyssée de Choum
La dernière vie de Simon
Notre-Dame du Nil
Uncut Gems
Un divan à Tunis
Le cas Richard Jewell
Dark Waters
La communion



Les deux papes
Les siffleurs
Les enfants du temps
Je ne rêve que de vous
La Llorana
Scandale
Bad Boys For Life
Cuban Network
La Voie de la justice
Les traducteurs
Revenir
Un jour si blanc
Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn
La fille au bracelet
Jinpa, un conte tibétain
L'appel de la forêt
Lettre à Franco
Wet Season
Judy
Lara Jenkins
En avant
De Gaulle






 (c) Ecran Noir 96 - 24


  



Donnez votre avis...


Nombre de votes : 73

 
Starbuck


Canada / 2011

27.06.2012
 



LA CITE DES ENFANTS PERDUS





«- Je suis le fruit d’une masturbation dans un pot.»

Sous sa façade de comédie formatée, entre téléfilm et produit bien fabriqué, Starbuck se distingue, surtout dans sa première partie, par son ton assez cru et son personnage de loser/gaffeur. Evidemment, le nécessaire Happy End, la morale de l’histoire assagiront l'ensemble vers la fin. Mais l‘on comprend qu’un tel scénario soit l’objet aujourd’hui de trois remakes, dont un hollywoodien. Un branleur professionnel (dans tous les sens du terme : pas très compétent dans son boulot et donneur de sperme industriel), endetté, va se découvrir géniteur de 533 ados nés par procréation artificielle. El Masturbator a préféré s'appelé Starbuck. « Evidemment dit comme ça c’est énorme ». Cette révolte de 142 des 533 enfants qui veulent responsabiliser un donneur de sperme a cependant un effet pervers : le film pourrait freiner tout mâle qui chercherait à offrir son liquide blanc tant les difficultés rencontrées (à commencer par le diktat populaire et médiatique) pourrissent la vie de "Starbuck", déjà peu flamboyante.
En suivant quelques unes de ces progénitures, le réalisateur Ken Scott en profite pour dresser le portrait d’une jeunesse québécoise aussi variée que désemparée (handicapé, drogué, homo, champion, gothique…). Le cinéaste est même parfois très inspiré quand il s’agit de créer la surprise (la séquence où le géniteur se retrouve au milieu des 142 accusateurs par exemple). Mais la comédie l’emporte toujours, avec des dialogues souvent drôles, des situations parfois cocasses, un regard parfois acide sur la jeunesse, atténué par un discours, a contrario, vantant les valeurs familiales et la solidarité. Bref, Starbuck est dans l’air du temps. Le loser devient ange gardien et se reproduire redevient la seule aventure qui vaille.

Comme souvent dans ces films, c’est davantage le scénario que la mise en scène qui séduit. Belle mécanique d’écriture, certes classique mais efficace, grâce à une idée originale, cet immense regroupement familial a une vertu : on peut avoir le même père, on naît/on est tous différents. Moins convaincant dans ces moments sentimentaux (fugaces puis plus nombreux) , le film se maintient à un bon niveau de drôlerie grâce notamment au personnage du meilleur ami, énorme. Sans être l’équivalent de la comédie québécoise La grande séduction, Starbuck est bien meilleur que de nombreuses comédies françaises. Sans doute parce que Ken Scott ne prend pas de gants avec ses personnages, souvent désoeuvrés ou dépassés, campés dans leurs défauts. Si ça ne rend pas le monde meilleur, ça permet de sortir de la salle de cinéma avec un plus grand cœur.
 
vincy

 
 
 
 

haut