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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Piégée (Haywire)
USA / 2011
11.07.2012
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TUEUSE NEE
Ce serait un contresens de prendre Piégée pour un film sérieux et premier degré. Au contraire, le nouveau Steven Soderbergh est un exercice de style décomplexé en forme d’hommage mi-parodique, mi-nostalgique aux films d’action survitaminés de type James Bond ou Jason Bourne. Presque rien n’y est crédible, mais tout y est jubilatoire. A commencer par l’héroïne, invincible Mallory Kane interprétée par une Gina Carano extrêmement physique. Ca change des James Bond girl qui ont peur de se casser un ongle... Ici, la jeune femme, à mi-chemin entre the Bride (Kill Bill) et Evelyn Salt (Salt), est une tueuse implacable, exécutrice froide et brillante, qui tient la dragée haute aux hommes qui ont la faiblesse (ou la bêtise…) de la sous-estimer.
Le scénario ne brille pas par son originalité, mais propose un canevas suffisant pour laisser s’exprimer la brutalité inventive de l’héroïne qui bondit sur les toits, dévaste ses adversaires avec tout ce qui lui tombe à portée de mains, et ne ménage pas ses efforts pour assurer le spectacle. Côté mise en scène, Soderbergh s’en donne à cœur joie en abusant de plans ultra-courts qui accentuent la stylisation de l’action, parfois filmée sans son direct ou avec une image très granuleuse, et dans une alternance de couleur et de noir et blanc qui vient renforcer cette impression d’abstraction visuelle. De la musique "entertainment" à l’enchaînement débridé de combats sophistiqués, on sent une forte influence du jeu vidéo et des séries télévisées (de type Alias, notamment), voire, parfois, de l’univers du cartoon (le combat épique dans une chambre d’hôtel a quelque chose des courses-poursuites entre Tom et Jerry…).
Dans ce jeu de dupes, le spectateur compte les points, ravi de cette surenchère permanente de paranoïa (complot sur complot), de prouesses (l’héroïne, seule contre tous, garde malgré tout le contrôle) et bien sûr de baston. Face à un film qui ne recherche visiblement ni la subtilité, ni la profondeur, que pourrait-on bien demander de plus ?
MpM
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