Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Inside (La cara oculta)


Espagne / 2011

04.07.2012
 



MIROIR, MIROIR





Premier long-métrage du réalisateur Andrés Baiz, Inside appartient très clairement au genre du "film concept", c'est à dire reposant sur une idée de base plutôt originale autour de laquelle on brode énormément afin de tenir la durée. Le pitch de départ qui nous intéresse ici est l'histoire d'une jeune femme coincée de l'autre côté d'un miroir de sa propre maison et qui assiste impuissante à l'anéantissement de son couple, c'est du moins comme ça qu'il est vendu. Problème qui se pose alors : le résultat est tout autre.

La construction du film sera ainsi son plus grand défaut, jouant sur une première demi-heure inutile ne servant qu'à retarder le lancement de l'intrigue principale. Et puisque l'on parlait de broderie, avouons que ce long début présentant le jeune homme et sa nouvelle compagne après le départ de la première n'est que succession de scènes insignifiantes et artificielles. Si l'on rajoute à cela un premier duo d'acteur fade entre le beau gosse friqué incarné par Quim Gutiérrez et la séduisante Martina García, rien ne permet dans un premier temps d'amener un quelconque intérêt à cette narration qui stagne à vouloir créer un suspense et même approcher des scènes d'épouvantes maladroites.

Passée cette amorce s'opère alors un changement abrupt de point de vue et de femme à l'écran, laissant la place à la jeune et charmante Clara Lago, et autant dire que l'histoire peine encore à se lancer et bascule dans un long flash-back sans intérêt pour qui a déjà vu la bande annonce spoilant très librement toute la première moitié du long-métrage. Pire encore, une fois la jeune fiancée enfin emprisonnée, le spectateur se voit infligé une resucée de tout les évènements déjà vus, seule la position de la caméra change pour en révéler l'autre côté du miroir.

Mais là où le film finit tant bien que mal par révéler son intérêt - qui certes arrive bien tard - c'est lorsque la trame tant attendue laisse enfin place au huis-clos avec la fiancée qui observe son cher et tendre commettre l'adultère avec la première venue. Savoureux dans son traitement, quoique léger de par la faiblesse des acteurs à insuffler à leurs personnages un amour torride et véritablement destructeur, le film s'avère plaisant avec cette mise à l'épreuve de l'époux infidèle qui tourne mal pour l'héroïne, ceci d'autant plus que le vice est poussé plus loin ensuite. Le rythme quant à lui, soutenu par un tempo stimulant, crée un suspense haletant véritablement efficace. Il était temps. Peut-être faudrait-il juste souffler à l'oreille du cinéaste que terminer son film sur la septième symphonie de Beethoven commence à devenir extrêmement lourd de suffisance et déjà vu.

Inside constitue au final un premier film bourré de défauts et doté d'une construction très laborieuse, tout juste avenant grâce au degré de sex-appeal du monsieur et mesdames; mais surtout, c'est un moyen-métrage étendu qui ne laissera personne dupe du remplissage inconsistant autour de son pitch principal qui tombe vite dans la redondance. Reste alors un plaisir coupable pour ce divertissement redoutable au concept original. Ça aurait pu être pire, mais surtout mieux. À trop vouloir retarder le plus captivant pour tenir 1h30, le réalisateur dérape à lancer son sujet correctement et à en tirer des conséquences émotionnelles fortes.
 
Matthieu

 
 
 
 

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