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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Effraction (Trespass)
USA / 2011
18.07.2012
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AFFLICTION
Effraction arrive dans nos salles précédé d’une réputation peu flatteuse : un nanard qui a fait un flop aux Etats-Unis (35 millions de budget, 0 de recettes). Le film n’est tant un désastre qu’une déception, il peine même à s’étaler sur sa durée de 1h30. Qu’importe si le scénario n’est pas bien épais quand un réalisateur sait lui donner du relief, sauf qu’ici, le script quelconque apparaît à l’image encore plus médiocre. Nicole Kidman malheureusement perdue roule des yeux, mais heureusement que Nicolas Cage roule des mécaniques...
Sur le papier Effraction peut ressembler à un thriller : une bande de malfrats s’introduit dans une maison pour y voler des diamants dans un coffre, mais le propriétaire refuse de l’ouvrir bien qu’ils menacent de mort sa famille.
Sur l’écran on ne peut que constater que Nicolas Cage et Nicole Kidman, comme le réalisateur Joel Schumacher, étaient les stars d’une autre décennie passée et révolue. Joel Schumacher, après avoir abîmé la franchise Batman initiée par Tim Burton, aligne des films dont on préfère ne pas se souvenir depuis Phone game. Le cas de Nicole Kidman est plus embarrassant car elle se montre tantôt formidable (Rabbit hole) tantôt pathétique (Le Mytho), son allure psychorigide jouant contre elle. Nicolas Cage cabotine de plus en plus dans certains films qu’il aurait sans doute mieux fait de ne pas tourner mais il parvient à faire surnager son personnage dans un film qui coule à pic.
La mise en scène de Joel Schumacher est inadaptée, la présence de Nicole Kidman est déplacée, et Nicolas Cage assure quand même le show. Voilà pour le résumé...
Ce vol qui tourne à la prise d’otage à l’intérieur d’une maison aurait dû faire ressentir au spectateur un certain enfermement (sauf que la maison est aussi immense qu’un musée) et un certain stress (sauf qu’il y a des flashbacks malvenus). Ce n'est jamais le cas. Ici aucune oppression avec l’espace ni aucune tension avec la temporalité, le suspense ne monte pas et on reste presque impassible aux gesticulations des personnages. Les méchants surjouent tellement qu’ils en deviennent presque plus intéressants que le duo Cage-Kidman visiblement mal assorti. On leur a ajouté une fille adolescente qui ne sert pas à grand-chose si ce n’est intégrer un bout d’histoire parallèle à l’histoire principale trop courte. On croirait un ersatz de scénario sorti d’un tiroir, plagiant malgré tout Otage de Florent Emilio-Siri…
Effraction est un exemple de plus des difficultés des studios hollywoodiens à lancer certains de leurs "produits" avec des ratés aux box-office : John Carter, Battleship, Rock forever… On serait presque tenter de leur répéter une réplique de l’adolescente de Effraction : "si vous traversez une période difficile ce n’est pas en me traitant comme un enfant que les choses vont aller en s’améliorant."
Et pendant ce temps-là le meilleur film d’effraction du moment n’est toujours pas distribué en France : Cherry Tree Lane de Paul Andrew Williams…
Kristofy
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