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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Abraham Lincoln: Chasseur de Vampires (Abraham Lincoln: Vampire Hunter)
USA / 2012
08.08.2012
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EN ATTENDANT OBAMA TRAQUEUR DE ZOMBIES...
Toucher à la figure tutélaire du 16ème président des Etats-Unis, l’abolitionniste Abraham Lincoln, pour en faire un super-justicier chasseur de vampires, il fallait oser. Surtout dans le cadre d’un blockbuster estival à l’esthétique discutable tant sur le plan visuel que sur l’expression de sa "revisitation" historique. Résultat : le film de Timor Bekmambetov (Nightwatch, Wanted) a connu une exploitation US calamiteuse, le public ayant fui le plat servi pour cause d’indigestion.
À dire vrai, Abraham Lincoln Chasseur de vampires se moque des vraisemblances, joue ostensiblement la carte de l’action dans l’épate gratuite, convoque un fantastique creux et se prend un peu, beaucoup en fait, les pieds dans le tapis de sa relecture kitsch d’une guerre de Sécession pourtant omniprésente. Néanmoins le film brouille volontairement les cartes de part son scénario. En effet, au lieu de construire une pure fantaisie "fantastico-gore" faisant de ce Lincoln un personnage d’opérette, illusoire car improbable, prêt à en découdre (et à découper à la hache) avec la menace vampire, le film ose le révisionnisme historique en réécrivant les raisons de cette guerre (si l’abolition de l’esclavage n’est pas occultée, elle passe un peu au second plan). Le principe de réalité s’imbrique alors bizarrement autour de cette histoire de vengeance qui se transforme, dès la deuxième moitié du film, dans une lutte acharnée entre deux camps, le chasseur devenant l’homme politique des livres d’histoire. La métaphore se dessine ici à coups de hachage grossiers, le climax se révélant par ailleurs très décevant suite aux enjeux soulevés.
Reste le spectacle. De ce point de vue le réalisateur russe n’est pas un manchot. Si l’on occulte tics visuels et scènes héroïques improbables dont il a le secret. La 3D est bien sûre convoquée dans une optique de pur divertissement. La vraisemblance des situations importe peu le cinéaste, pourvu que ça gicle, saute, virevolte, découpe. La séquence opposant Abraham et le vampire assassin de sa mère, en forme de course-poursuite au milieu de centaines de chevaux au galop, est tellement excessive, qu’elle en devient risible. Soit le maître mot d’une aventure bancale frisant la bonne vieille série B. geoffroy
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