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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Premium Rush
USA / 2012
05.09.2012
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LES ROIS DE LA PETITE REINE
«- Mon vélo me ca comme une capote.»
Si le coursier a perdu quelque chose en route, c’est sans doute le scénario. Premium Rush souffre d’une succession de clichés et de facilités. Mais peu importe. L’adrénaline est là. Ces coursiers à vélo pourraient concourir pour le Tour de France (mais apparemment leurs stupéfiants semblent plus naturels, quoique : « Sniffe des produits et ça va être du gâteau. » nous explique un fou furieux du guidon).
De courses poursuites en pédalages à grande vitesse, on vibre à travers les rues de New York. Ça ne manque pas de punch. Ces « rebelles » précaires - Joseph Gordon Levitt (toujours sexy) en tête - qui préfèrent suer sur leur selle plutôt que de s’enfermer dans un bureau en costard gris pour se « ramollir les couilles » ont cependant de grands sentiments. Ainsi, le film légitime bizarrement une immigration clandestine au nom du regroupement familial, validant l’idée qu’un passeur vaut mieux qu’un tenancier de tripot de jeux.
Mais peu importe. La mise en scène suit les cyclistes en trombe. Avec insertion (propagande publicitaire ?) de Google Map pour choisir son meilleur itinéraire. Abus de nouvelles technologies qui nuit à la mise en scène et la transforme en gadget.
Que ça n’empêche pas le trip total où Premium Rush nous entraîne. Avec quelques flash-backs aux airs de Tarantino, qui reconstruisent l’histoire petits bouts par petits bouts dans un délai d’une demi-journée, le film ne freine jamais, se permettant quelques belles audaces en matière de cascades. Presque réalistes, malgré l’aspect factice et mièvre de l’ensemble, ces longues poursuites urbaines à deux roues, sorte de Fast and Furious vélocipède, embrayent à fond, sans nous ennuyer. Du pur divertissement sans conséquences aux frontières du jeu vidéo. Ou un simple pitch décliné sans trop de ratage par la force d’une réalisation qui ne cherche rien d’autre que de faire un Bullitt version longue, et sans carrosserie.
vincy
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