Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Jason Bourne : L'héritage (Bourne Legacy)


USA / 2012

19.09.2012
 



UN BUG DANS L'UPGRADE





Dès le début du film un seul mot d'ordre règne : l'incompréhension. Que ce soit pour les novices qui découvriront la franchise Jason Bourne ou pour les experts du célèbre agent, le début, composé de trois types de scènes - le héros façon "survivor", les méchants comploteurs et les intermédiaires intellos - est une poupée russe qui largue littéralement le spectateur pendant la première demi-heure, avec un jargon confus (acronymes entre autres...). Le scénario a beau être simplifié comparé aux trois premiers épisodes, ce "spin-off" se complique inutilement la tâche.

Bien-sûr ce Jason Bourne reste un film d'action (une action assez éparse composée de trois séquences exponentiellement longues). Mais il est bien mal nommé : certes, ce Jason Bourne hante les conversations de chacun et plane, comme une ombre, sur le film. Mais Bourne (a.k.a. David Webb) est complètement absent et ce pauvre Aaron Cross (Jeremy Renner) doit être frustré de ne pas exister alors qu'il est au centre du film. Le titre complet étant Jason Bourne L'héritage, réalisé par le scénariste de la trilogie avec Matt Damon, on aurait également pu s'attendre à une filiation. Or, ce quatrième film s'avère un blockbuster plus proche de Knight & Day, James Bond (notamment tout le final jusqu'à l'épilogue) et autres Mission Impossible que de La mémoire, La mortet La vengeance dans la peau.

On n'y retrouve rien de la virtuosité de la mise en scène, de l'habileté narrative, de la tension dramatique ou même de la complexité du personnage principal. Tout est lissé dans cette nouvelle aventure. Jeremy Renner n'apporte aucune intensité à son rôle, réduit à état de Monsieur muscle et "beau gosse" de service sans répartie. Seule Rachel Weisz insuffle une fébrilité et une détermination qui sauvent de nombreuses scènes de dialogues et nous maintient en haleine quand le rythme s'accélère. Cependant, ce Jason Bourne n'a hérité en rien de l'intelligence des trois premiers, jusqu'à transformer une quête d'identité en simple addiction à des pilules dopantes. L'Europe crasse et réaliste fait place à des paysages nord-américains déjà vus et des villes asiatiques furtivement filmées. L'urbain laisse place au sauvage. Tout semble facile pour ce nouveau Bond spartiate, même prendre l'avion.

Pour le reste, l'action commence à s'installer au bout d'une heure de film. Jeremy seul contre tous (et un drone), Jeremy sauvant Rachel. Jeremy et Rachel sur une moto (qui aura le dernier mot) contre le reste du monde. Impressionnantes, ces séquences valent le détour, sans forcément épater. Les images et les décors accrochent le spectateur fan du genre mais ne rattrapent pas le manque de cohérence du scénario, qui tire l’œuvre de Tony Gilroy vers le bas. sans oublier la déception musicale : la BOF de John Powell (si géniale que toutes les émissions de TV l'utilisent en fond sonore), subtile et inspirée, fait place à une trame sonore plus basique de James Newton Howard dont on ne retient aucune variation. Ersatz de la trilogie, Jason Bourne L'héritage en l'apparence, la couleur, mais pas le goût. Film pop-corn, pour divertir les neurones - en mode off pendant deux heures, sauf si l'on essaye de décrypter les échanges scientifico-militaro-technocrates, il ne réjouira pas les accros à la série. Même si, il faut le reconnaître, il y a une finesse d'écriture à insérer des personnages issus de la trilogie et donner une continuité à La vengeance dans la peau. Ce 4e film commence au milieu du 3e, pour finalement tracer sa propre histoire en parallèle.

Ce qui entraîne une frustration. Ce n'était pas un spin-off que nous aurions voulu voir mais bien un réel Cross-over. Encore aurait-il fallut que ce nouvel opus soit cohérent avec la bible de la franchise et pas simplement une version édulcorée.
 
cynthia, vincy

 
 
 
 

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