Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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End of Watch


USA / 2012

14.11.2012
 



COP (HOME)LAND





"- Des pompes confortables. Y a que ça de vrai pour un flic."

End of Watch se veut un polar non hollywoodien. Comprendre : il n'aurait pas les codes visuels ni la structure narrative d'une production classique de studio. C'est en grande partie vrai. Mais en voulant se différencier, le réalisateur, paradoxalement, formalise à l'extrême son film, on ne peut plus conformiste, jusqu'à frôler le hors-piste quand il transforme ses deux flics ordinaires en héros (heureusement, ils sont humbles et lucides).

Pourtant End of Watch parvient à se singulariser. Il innove dans la manière d'(ab)user des technologies voyeuristes : caméras persos, caméras miniatures accrochées à la chemise, caméra à l'épaule… L'effet d'être dans un jeu vidéo - notamment dans la traque-piège-ball-trap final où chaque obstacle semble un niveau à franchir - est saisissant. L'image est vive et les personnages à vif. Entre la TV Réalité sur la vie de flics de quartiers ultra-violents à L.A. et la tragédie humaine qui frappe à tous les coins de rue, on est immergé dans un quotidien pessimiste et périlleux.

Les acteurs apportent cependant beaucoup de chaleur et, malgré les situations dramatiques, l'humour et la dérision ne manquent pas. Le duo Gyllenhaal/Pena fonctionne à merveille. C'est leur point de vue qui soutient tout le film, avec images subjectives et angoisses intérieures. La ségrégation raciale, les insultes homophobes, les joints, les trafics, les meurtres épouvantables, les armes, les codes et rituels des gangs, les rivalités entre flics … tout y est, sans noyer le film.

End of Watch est une histoire fraternelle dans un environnement cauchemardesque. L'adrénaline est nécessaire mais la tension accessoire. Le film a l'ambition d'être réaliste, pas manipulateur. Dans des scènes équivalentes, des séries TV ou des films comme Le silence des Agneaux ou ceux de Tarantino en auraient rajouté des tonnes pour nous agripper à notre siège. Ici, la balade est plus tranquille, peut-être trop. Mais c'est un polar sur la routine, pas sur le fantasme d'être un sauveur de l'humanité. Bien sûr, pour que nous soyons émus sur la fin, le scénariste a du créer deux partenaires un peu têtes brûlés, casse-cous, différents des autres flics. Le compromis hollywoodien justement.

End of Watch a alors réussit son pari : le spectateur est empathie avec ces deux gars sympas. Mais, à vouloir trop se distinguer, le film s'avère finalement un peu décevant. Comme si le cinéaste n'avait pas osé aller au bout de son intention esthétique (à la manière d'un Lebanon par exemple). Du coup, si l'humain est attachant, l'histoire reste assez peu palpitante.
 
vincy

 
 
 
 

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