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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Les Cinq légendes (Rise of the Guardians)
USA / 2012
28.11.2012
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GNAN GNAN STYLE
"Comment savoir qui je suis sans savoir qui j'étais?"
C'est sans aucun doute l'un des films d'animation les plus décevants de l'écurie DreamWorks. Les Cinq légendes repose sur un formatage tellement convenu et prévisible qu'on ne sent jamais impliqué dans l'aventure. Cinq super-héros vont se liguer contre un abominable méchant. Et nous voici dans une sorte de remake de The Avengers, avec des ingrédients de Monstres & Cie, Megamind, Kung-Fu Panda...
A cela, on peut ajouter un problème de concept. Le Père noël est certes universel, tout comme le marchand de sable et le lapin de Pâques. Mais quid de la Fée des dents quand ailleurs on connaît davantage "la division européenne", la petite souris ? Sans parler de Jack Frost, qui est à la fois un personnage folklorique anglo-saxon inconnu autre part, un héros de Marvel et un serial killer de cinéma... C'est avant tout le nom allégorique de l'hiver.
Difficile pour les jeunes européens de s'attacher à des "légendes" méconnues ou ignorées. A partir de ce concept, DreamWorks ne s'est pas acharné à travailler le scénario. Banal quête individuelle qui croise l'esprit collectif, à la Wolverine dans X-Men. Et defait, l'ensemble a du mal à décoller. On ne peut même pas dire que la cause en est la présentation des personnages, vite évacuée. Mais l'histoire ne semble pas savoir quelle direction prendre, s'autorisant par-ci quelques gags, par-là quelques émotions.
Même l'enjeu, les enfants menacés de cauchemars à jamais, nous laisse à distance. La surdose de mièvrerie cloue au sol l'élan final qui tentait de dynamiser cette pesanteur permanente. Sans originalité ni saveur particulière, le dessin animé, à l'esthétisme peu séduisant (on flirte avec les Pokémons), n'essaie jamais de dépasser le niveau du pitch de base. Comme si, une fois les personnages et leurs caractères bien définis, censément singuliers (un père noël tatoué, un marchand de sable muet, un lapin de Pâques bagarreur, mais rassurez-vous rien de sexuel dans tout ça), les producteurs avaient décidé de ne pas aller plus loin dans l'exploration dramatique des situations.
Le résultat produit un léger ennui ; et, contrairement à Madagascar ou King-Fu Panda, une suite nous semble inenvisageable tant nous ne ressentons aucune empathie avec ces légendes. vincy
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