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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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De l'autre côté du périph'
France / 2012
19.12.2012
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UNE ENQUÊTE POUR DEUX
Bien sûr on pourrait s’appesantir sur quelques maladresses du scénario, un peu facile quant il s’agit de l’intrigue. Mais ne boudons pas notre plaisir, De l’autre côté du périph’ est une comédie policière réussie. C’est d’autant plus divertissant que le cinéma français ne nous avait plus habitué à ce genre depuis des lustres. Ce n’est pas les innombrables suites de Taxi, qui avaient de plus en plus des airs de Gendarmes à Saint-Tropez remixés au goût du jour, ou les désuètes séquelles des Ripoux, qui ont arrangé les choses.
En reprenant le vieux principe hollywoodien Good cop/Bad cop (et en le variant légèrement : flic bourgeois / flic de banlieue). Ajoutons l’ingrédient psychologique : l’un est ambitieux, carré, en costard, l’autre est débrouillard, malin, sur le terrain. Evidemment on pense aux premiers Eddie Murphy ou à L’Arme fatale. Deux mecs que tout oppose… et qui vont former une équipe formidable. A chaque gaffe, à chaque erreur, ils apprendront à fonctionner ensemble. Et à utiliser les atouts de l’autre, sans oublier qu’ils sont un boulet l’un pour l’autre.
Le récit, cependant, l’emporte toujours : De l’autre côté du périph’ a soigné son scénario, chercher des manières d’enrichir les personnages, essayer de révéler les fractures sociales de Français qui se regardent en chien de faïence, qui ne se comprennent pas, par ignorance. Aussi sociologique que drôle, le film ne souffre d’aucun temps mort. Il est pour cela aidé d’une réalisation claire et efficace mais surtout de ses comédiens. Les seconds-rôles ont enfin une partition à jouer, loin des stéréotypes habituels, tous cohérents dans leur personnage.
Et puis il faut donner une mention au duo, qui contribue beaucoup à l’envie de les revoir dans un autre film : Laurent Laffite et Omar Sy se démènent pour nous emballer, généreusement, que ce soit dans l’action ou dans des séquences plus « sensibles », avec leur don pour sortir la bonne réplique avec le juste ton. L’alchimie fonctionne. Les contrastes fusionnent. Si on imagine bien un remake hollywoodien, on ne pourra pas s’empêcher de regretter alors ces deux acteurs, au top de leur forme. Après dix ans de scène, télévision, apparitions comiques dans différents films, la maturité acquise leur permet d’apporter un vent de fraîcheur dans un cinéma qui pense que l’humour est réservé une catégorie d’humoristes qui se soucie plus du chèque du producteur et des passages télévisés que du script et du résultat sur grand écran.
Du rire et des armes, what else?
Vincy
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