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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Un enfant de toi
France / 2012
26.12.2012
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CARRÉMENT À L’OUEST
"Vous avez de la chance d’être aussi sûr des sentiments des autres."
Jacques Doillon explore (à nouveau) le méandre des aléas amoureux, faits de revirements, d’élans, d’hésitations et de beaucoup de contradictions. Il filme cette ronde des sentiments comme un théâtre, voire comme un jeu perpétuel qui ne mène jamais nulle part, et où le dernier qui parle semble à chaque fois l’emporter… jusqu’au prochain round. Plus que jamais, le cinéaste cherche du côté du vaudeville, du marivaudage, de ce badinage amoureux qui devait fort occuper les adeptes de l’amour courtois en leur temps.
Malheureusement, il nous ennuie jusqu’à l’asphyxie. Ses personnages alignent les aphorismes qui se veulent brillants, et qui sont à peine malins, au sens péjoratif du terme. D’ailleurs, les trois protagonistes semblent sans cesse faire les malins, et surtout tricher avec tout le monde, y compris avec eux-mêmes. Cette absence absolue de sincérité et de vérité fait d’eux des pantins désincarnés évoluant dans un monde où tout semble complètement éthéré : leurs dialogues sans fins, leurs gesticulations étudiées dans des appartements en forme de décor, leurs atermoiements mesquins… Le choix du casting n’arrange rien, dans la mesure où Lou Doillon est elle-même inconsistante (plus elle sourit, plus elle ressemble à sa mère, ce qui la rend charmante, mais malheureusement pas plus crédible dans le rôle). Ce n’est pas sa faute : elle n’a pas grand-chose à jouer, sinon une hystérie artificielle.
On a beau avoir envie de se laisser captiver par le projet ambitieux de Doillon, saisir au vol la course effrénée et confuse des sentiments, il manque du cœur, de la chair, un certain trouble pour que quelque chose de l’ordre de l’émotion transparaisse à l’écran. Au lieu de cela, seule persiste l’impression d’un exercice de style interminable et creux, d’une vacuité qui confine à la prétention, et surtout privé de toute substance sensible.
MpM
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