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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Possédée (The Possession)
USA / 2012
26.12.2012
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MIEUX VAUT EN RIRE
Un démon qui prend possession du corps d’une petite fille pour la faire parler avec une voix d’outre-tombe et lui faire faire n’importe quoi au point d'en invoquer la religion pour la sauver… Si cette histoire vous rappelle quelque chose vous pourrez passez votre chemin, sinon inutile de se cacher les yeux. Possédée est un énième film de possession qui n’aurait pas été vain si il faisait un peu peur. Son seul mérite est l’exploit du réalisateur Ole Bornedal qui a tout de même réussi à donner un semblant d’originalité visuelle à un scénario à l’électrocardiogramme désespérément plat.
Il fût un temps où les films effrayants étaient tous différents, une époque bénie où on pouvait déjà se sentir terrifié dès la vision des affiches et des titres - Massacre à la tronçonneuse (1974), I spit on your grave (1978), La dernière maison sur la gauche (1972), Halloween-la nuit des masques (1978) ou L’exorciste (1973). Depuis ils ont inspiré quantités de remakes et de suites plutôt médiocres, et mêmes les recettes n’étaient pas assez satisfaisantes. De nos jours les films d’horreur ne sont plus maudits puisqu'un budget de production minimum rapporte des bénéfices maximum, bien plus que n’importe quel autre genre de film. Désormais, la machine à photocopier tourne à plein rendements, on en arrive à 6 suites de Saw et à Paranormal activity 5. C’est dans cette lignée que nous arrive le film Possédée qui comme les autres avant lui (Le dernier exorcisme, L’exorcisme de Emily Rose, Devil inside…) reprend des éléments du classique de William Friedkin L’exorciste mais sans aucune originalité.
« Je ne me sens pas moi »
Une fillette change de comportement après avoir acheté une étrange boite, elle abritait une force maléfique qui maintenant veut prendre possession de son corps. L’esprit du Mâlin n’est pas très malin puisqu’il ne trouve rien de plus discret que de lui faire se rouler les yeux dans tout les sens ou disséminer dans la maison une colonie de bestioles. Il va falloir plusieurs incidents avant que quelqu’un ne commence enfin à s’inquiéter du pouvoir de cette boite. Il ne cherchera pas bien longtemps puisque la première personne interrogée lui indique qu’il s’agît d’un Dybbuk, un démon selon le folklore juif dont on ne se libère que si on lui demande de s’en aller avec une incantation. Possédée se démarque des autres films du genre uniquement par le caractère de son exorcisme qui n’est plus du fait d’un prêtre mais d’un rabbin. On y voit tout les clichés du genre (l’esprit du démon peut changer la force du vent) et mêmes les plus éculés (rater le spectacle de danse de sa fille est indigne) ; on y affirme même que la religion est supérieure à la science. Oops.
Dans L’exorciste de William Friedkin, en plus d’une mise en scène de l’occulte, il y avait aussi des moments subversifs avec des dialogues plein de blasphèmes et d'obscénités notamment sexuelles. Ici dans Possédée on ne verra aucune transgression, sauf manger une pizza interdite par la maman.
Pour ce qui est d’avoir peur, c’est à peine si on ressent quelques frissons. Plusieurs scènes installent un climat étrange pour amener un sursaut avec l’aide d’effets sonores ; mais chaque effet est malheureusement immédiatement coupé pour passer à autre chose. Seul l’affrontement final durant l’exorcisme est montré de manière à ce que l’on tremble un peu. Le film est plutôt lisse sans même une goutte de sang (à peine une mort anecdotique). Il est d’ailleurs seulement interdit au moins de 12 ans pour attirer les adolescents en quête de sensations pas si fortes.
Kristofy
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