Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Les choristes (The Chorus)


France / 2004

17.03.04
 



CANTIQUE DE LA RACAILLE





"- Allez au Diable!
- Je le quitte au contraire.
"

1949. C'était mieux avant! Forcément. La France n'en finit plus de se pencher avec nostalgie sur ses années Gaulliennes. Après Les Triplettes de Belleville, le remake de Fanfan la Tulipe ou encore les exploits des français moyens durant l'Occupation (Mr. Batignolle, Bon Voyage, Effroyables jardins...), voici un nouvel objet clairement identifié et daté. C'est bien gentil tout ça, et pleins de bons sentiments, mais ce passéisme entretient cette idée de déclin qui accroche la France à une époque révolue et trop idéalisée. Pourquoi un Peter McMullan arrive à nous hanter avec The Magdalene Sisters et sa dureté ambiante, ses dortoirs froids et ses filles détruites? Ici, dans les mêmes conditions, un emprisonnement de jeunes délinquants (mais pas seulement), la fermeté n'est que verbale (voire comique), les dortoirs ressemblent à ceux d'un pensionnat ludique et les garçons ne sont que de sales gamins indisciplinés. Toute violence, toute méchanceté sont écartées au profit d'un récit très lisse qui servira une jolie fin. Difficilement crédible, et passablement naïf. Nous sommes davantage dans ces histoires de professeur à l'américaine (Le Cercle des poètes disparus, L'Opus de Monsieur Holland, Le Sourire de Mona Lisa), ceux qui changent le destin de quelques élèves, malgré les pressions hiérarchiques et l'oppression d'un système.
Et c'est aussi sirupeux, mielleux, insipide que les films américains. Ni meilleur, ni pire. On fouille dans les souvenirs à l'aide d'un flash back tire larmes. On confronte deux visions pédagogiques : la "sarkozyenne", répressive et regressive, avec un Berléand odieux, tyrannique, violent, sadique dans ses sanctions et la "gauchiste" avec un Jugnot sympathique, ouvert, compatissant, et respecté. Maître chanteur, il croit en l'amélioration des humains par l'art (ici le chant). Le discours en son hommage est un peu lourd. C'est regrettable quand on parle d'un personnage modeste, "loser", et honnête. L'éloge méritait mieux qu'une voix off soulignant le rôle de ce pion qui parvient à mettre en échec le Fou (qui jouait au Roi). Satanée voix off. Dogmatique. Prétentieuse. Sentencieuse. Didactique. Enervante. Elle rompt l'unité du script. Elle nous explique ce que l'image ne parvient jamais à montrer. Fainéantise du cinéaste, trop appliqué à respecter un scénario télévisuel. Cette voix off nous répète ce que nous comprenons déjà à travers des personnages plutôt bien écrits, et très attachants.
On reprochera quand même à ce film d'être très en dessous de Monsieur Batignole (où le comique Kad remplace le comique Rouvre dans un "contre-emploi" photocopié). Trop de poncifs et une surabondance de clichés nous maintiennent au "Fond de l'étang", dans la vase d'une torpeur ni ennuyeuse, ni captivante.
Sans fausse note, la partition ne nous semble agréable à l'oreille (et à la vue) qu'avec l'apparition d'un élément féminin, qui apporte le soleil et le charme. Le décalage entre les attentes de Jugnot sur cette histoire d'amour impossible et la réalité de cette indifférence palpable donne les rares moments où Les Choristes quitte les rails d'un itinéraire balisé. Pour le reste, Jugnot conforte son image de bon français, pas loin de Scout toujours! Il n'y a plus de malice, ni d'ironie. Tout est au premier degré.
On gardera alors l'idée originelle : le chant est un outil d'intégration qui ne rapporte rien, qui coûte pas grand chose mais qui facilite beaucoup la cohésion nationale et la paix dans les têtes blondes. Dommage qu'à l'époque d'A la recherche de la nouvelle Star, on est juste le droit un simple Radio Crochet d'un autre temps. Difficile de croire que nous sommes en 2004.
 
vincy

 
 
 
 

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