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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Ultimo Elvis (El último Elvis)
/ 2011
16.01.2013
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LE FOU DU ROI
"Tu as déjà eu l’impression que tu avais tout réussi ? Que tu étais arrivée ?"
Ca pourrait être le récit d’une folie, ou une comédie cruelle sur un homme qui a voué toute son existence à une chimère. Mais devant la caméra sensible et juste d’Amando Bo, Ultimo Elvis est avant tout le portrait tendre et touchant de quelqu'un prêt à tout pour aller au bout de ses rêves. Un personnage qui mène une vie ouvertement minable, qui se ridiculise chaque jour un peu plus aux yeux de son entourage, et qui trouve malgré tout la force d’aller de l’avant et de continuer à croire en son idéal.
Il est déconcertant, ce personnage qui reste droit dans ses bottes et s’accroche presque naïvement à son identité double. Par certains aspects, il évoque le Wrestler fatigué de Darren Aronofski. Un homme profondément seul que rien d’autre que sa passion ne rend heureux. Pire, un homme qui ne sait rien faire d’autre puisqu'il a intégré en lui toute la personnalité d’un autre, dont la vie se confond avec la sienne.
Malgré la tentation de dérision, Amando Bo garde tout au long du film un regard positif sur son personnage qu'il se garde bien de juger. Il ne tombe pas non plus dans l’angélisme. Parfois le scénario flirte avec une certaine convention, voire avec des écueils mélodramatiques, mais le cinéaste abandonne bien vite ces pistes pour ne se concentrer que sur le parcours de son personnage. Même si les passages avec sa fille sont joliment écrits, proposant une parenthèse enchantée, ils ne constituent pas le nœud du film. En effet, ici, pas de rédemption facile, pas de happy end familial dégoulinant. Ce n’est pas ce que cherche à raconter le film.
Au contraire, Carlos/Elvis doit passer par tout un processus de dépouillement et d’abnégation pour atteindre le but ultime qu'il s’est fixé. La dernière partie du film, la plus forte d’un point de vue dramaturgie, l’accompagne dans ce parcours initiatique qui le conduit sur les traces de lui-même et lui permet de rester fidèle à ses convictions, à ce qu'il aime et à ce qu'il est. A l’image de ce final doux amer, qui nous saisit par surprise, on est sans cesse étonné et ému par ce drôle de film qui a l’art et la manière de nous faire partager (et aimer) sa petite musique intérieure.
MpM
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