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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Tu honoreras ta mère et ta mère
France / 2012
06.02.2013
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HOLY MOTHER
Le nouveau long-métrage de Brigitte Roüan est une comédie légère, trop sûrement. De la Grèce et de la crise qui ne sert que de toile de fond bien vague ne restent que les élucubrations d'une famille en vacances enchaînant blagues potaches en tout genre et références lourdingues (mythologie, oeuvres...).
Si l'ambiance estivale est palpable au tout début, la lassitude l'emporte bien vite devant une histoire empêtrée dans ses récitations littéraires ou historiques ("Je crains les Grecs, même quand ils apportent des cadeaux"), au milieu desquelles Emmanuelle Riva, complètement décalée par rapport aux autres, apporte une dérision bienvenue par son détachement à une histoire qui peine à trouver un intérêt. Une mère, interprétée par Nicole Garcia, semble s'amuser dans le foutoir apparent de relations embrouillées avec ses fils (Œdipe n'étant jamais loin, et s'avère extrêmement appuyé). Le sex-appeal de Gaspard Ulliel ne parvient pas à faire réévaluer l'intrigue, centrée sur la relation (et la déchirure progressive) entre la mère et ses fils et n'ayant comme fil rouge qu'une pièce de théâtre a monter, laquelle s'avérera pour le moins saugrenue. Les grecs n'avaient pas vraiment besoin de ça.
Au milieu de pitreries on notera tout de même quelques plaisirs rares complètements loufoques, comme cette scène où Riva chantonne l'Internationale en peignant des phallus géant, ou encore d'autres images fantasques qui ne sortent de nul part (Nicole Garcia sur une trière, sur un char…) ; mais jamais elles ne trouvent de réelles justifications.
Cette comédie de Brigitte Rouän s'avère ainsi son moins bon film et ne parvient hélas pas à se distinguer de l'ensemble du panier de comédies françaises actuelles. La réalisatrice reste donc à la peine dès qu'il s'agit de nous embarquer dans une aventure qui ne semble exister que par pur plaisir de caser de la référence en stock et flatter le pays avec des poncifs stériles ("Ce n'est pas la Grèce qui a une dette envers nous, c'est nous qui avons une dette envers eux"). Paradoxe, ce pays on ne le voit jamais. Le film s'apparente ainsi à une sorte de soutient maladroit et qui sait, malvenu vu le résultat. Si les acteurs semblent bien s'amuser et prendre un bain de soleil, le spectateur ne prendra aucune couleur devant cette comédie peu drôle et assez plate. matthieu
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