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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Die Hard : Belle journée pour mourir (A Good Day to Die Hard - Die Hard 5)
USA / 2013
20.02.2013
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FROM RUSSIA WITH BULLETS
« Le 007 de Plainfield, New Jersey. »
Etait-ce la suite logique des événements ? Le premier Die Hard était un quasi huis-clos dans un gratte-ciel, revisitant La Tour infernale à sa manière. Le deuxième occupait un peu plus d’espaces en occupant tout un aéroport (et un avion), "upgradant" le concept d’Airport. Puis la série a commencé à élargir son champ : New York dans le troisième épisode. Le quatrième continuait dans cette veine, en prenant tous le pays en terrain d’action, réseaux technologiques inclus. Il était sans doute logique que John McClane aille voir ailleurs s’il y est aussi bon que là bas. Nous voici donc confrontés aux aventures de John chez les Soviets. Bientôt ce survivant des années 80 pourra décliner ses frasques en Chine (Le Brutus bleu), sur la Lune (Objectif Thune), ou dans les Emirats (c’est porteur niveau financement).
Le problème est que la série s’est profondément dénaturée avec ce cinquième opus. James Bond ou Rambo, on ne voit plus très bien dans quel univers navigue John McClane. L’humour est diet, au point de lancer son cri de guerre en mode mineur, comme pour s’en débarrasser. Les clichés sont grossiers. La Russie est forcément celle de la corruption, des flingues, des mafieux, des voitures de luxe, et des putes (certains plans sont sidérants de misogynie), des chauffeurs de taxi qui chante du Sinatra (si si). The Transporter n’aurait pas montré autre chose. Le pompon revient à l’intrigue truffée d'incohérences. On part d’un McGuffin, « un prétexte à », soit un dossier compromettant pour le Ministre de la défense, pour rebondir sur une autre version de l’histoire (dans le genre on vous a bien eu, le méchant n’est pas celui qu’on croit) avec Tchernobyl en décor. Là, reconnaissons qu’on a envie de rire, surtout quand McClane confond Grenoble avec Tchernobyl : la prononciation est aussi approximative que la géographie.
Et comme John McClane n’est pas James Bond dans GoldenEye (même si le scénario semble un décalque), n’a aucune raison d’être à Moscou à refaire une course poursuite invraisemblable (déjà vue dans Jason Bourne 2), ni aucun mobile pour traquer un méchant oligarque qui veut faire fortune avec de l’uranium enrichi, on lui ajoute un acolyte. Contrairement à l’épisode précédent, celui-ci n’est pas un ado geek recherché mais tout simplement son fils. L'amour des mitraillettes en héritage. Peu importe ce qu’est devenu la mère, on sait tout juste que la fille existe, mais l’important c’est le rapport père/fils. Le rejeton est musclé, aussi expressif que Captain America, espion à la CIA (forcément super-entraîné mais manquant de flair), s’exhibe en slip (noir, pour ne rien voir, et furtivement pour ne pas émoustiller la testostérone). Ici on est dans l’hormone mâle, les dialogues simplistes, la rivalité virile.
Le style est toujours aussi flashy. Reagan est mort, Gorbatchev est regretté. John McClane est devenu un héros cartoonesque d’une BD datée, presque caricaturale. Il devient l’objet du film (on doit bien entendre une centaine de fois son identité), et non plus le sujet. Le scénario s’affine au fil des séquences, compensant son vide avec des effets de ralentis visuels et de travail sonore. On ne se pose même pas la question de savoir où est passé le sac de voyage du héros, sans doute trop encombrant. Tout tient dans la notion de bordel : plus il est gros, plus ça passe. C’est presque étonnant que l’armée ou la police russe n’intervienne jamais. Ce qui est inquiétant c’est que ce personnage de flic new yorkais soit obligé de soliloquer pour meubler le vide. Sénile le McClane ? Quand il annonce la couleur avec un « ça suffit les conneries » on se dit qu’en effet, il faudrait s’arrêter là. Mais voilà il reste une heure d’explosifs, de crashs, de cascades, de mitraillettes, et quelques égratignures : de quoi réconcilier le père et le fils. Eh t’as vu comme je tire mieux que toi ? Oui parce que les câlins « c’est pas le genre de la famille ».
Entre trahisons et salopards, les sentiments ont du mal à se faire de la place dans cette machinerie au second degré trop rare pour nous enthousiasmer. A force d’être le pompier de service, le flic s’enlise dans une chevauchée pesante et prévisible. Personne n’ose demander au scénariste si la CIA va faire amende honorable pour son énorme bourde. L’indifférence nous a gagné : les Américains sont toujours les plus forts. Au passage l’intensité et le ton de la franchise se sont évaporés. Une belle journée pour aller voir ailleurs…
vincy
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