Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Hideous Kinky (Marrakech express)


Royaume Uni / 1998

13.01.99
 



CARREMENT ZINZIN





"- C'est important de se remplir les yeux...
- Pour les souvenirs...
- Pour quand on s'en va.
"

Adapté d'un best seller, nous revoici dans les années 70, dans ces années de peace and love, où les européens en mal de béatitude hédoniste et bouddhiste s'exilèrent au Népal, au pérou ou au Maroc. Dans ces contrées exotiques et rurales, naturelles et lointaines. En quête d'une nouvelle vie, et surtout d'une nouvelle spiritualité.
Hideous Kinky (horriblement traduit en français par Marrakech Express) est l'itinéraire personnel et touristique d'une jeune Britannique qui cherche une autre manière de vivre. Une vie au soleil, un choc culturel avec l'Islam (et les soufis), une éducation au grand air de ses 2 gamines, un matérialisme moins présent, un existentialisme évident.
Cette flower power sous jascente est dépeinte comme un beau livre d'images. Pour ceux qui ne connaissent pas la région de Ouarzazate ou celle de Zagora (aux abords du sahara), le dépaysement vaut le coup d'oeil. Dommage que le film s'arrête à cette superficialité. Soutenu par un scénario errant et maladroit, le film ne s'immerge amais dans l'essence même de son histoire: la quête spirituelle. La religion est abordée comme un cliché, un rebondissement scénaristique. mais on ne ressent jamais cette foi, on ne croit jamais à cet objectif divin. Peut être que certaines scènes auraient mérité plus de silence. Peut être que ce film est trop noyé sous une musique un peu envahissante et occidentale.
Le script s'attache trop aux détails du quotidien, aux obstacles surmontés, et à une histoire d'amour un peu bancale.
Cependant tout n'est pas traité de façon si légère. D'abord l'interprétation de Winslet, toujours aussi radieuse, et de Taghmaoui, sombre et intense, rend le film agréable à voir, et leur love story crédible. Cette apogée du métissage, cette tolérance pro-islam en exergue est aussi à louer en ces temps un peu xénophobes.
Mais surtout le film prend toute sa force, son ampleur, à partir du moment où il se penche sur les deux gamines. D'abord leurs personnages sont les plus intéressants. Ensuite tout l'enjeu de cette itinérance de la mère réside dans leur avenir, leurs désirs, leurs besoins. Enfin, parce qu'elles se sentent déséquilibrées loin de leur père, de leur mère-patrie, de leur culture, leurs réflexions sonnent souvent très justes dans cet univers utopique d'adulte.
le film commence à travers les yeux d'une des filles. Et c'est lorsqu'il filme leur visage que Mackinnon nous renvoie les plus belles - et les plus justes - images de ce voyage un peu futile.
 
vincy

 
 
 
 

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