Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Warm Bodies - Renaissance (Warm Bodies)


USA / 2013

20.03.2013
 



VIVRA BIEN QUI VIVRA LE DERNIER





« Ils ressemblent à des humains, mais ils n’en sont pas »

Nous sommes dans un monde où depuis 8 ans déjà un mystérieux virus a transformé des gens en morts-vivants, presque tout est en ruine : d'un côté d'un mur, un groupe d’humains, et de l’autre, un peu partout, des zombies mangeurs de chair humaine. Lors d’une expédition, de l’autre côté du mur pour chercher du ravitaillement, un groupe de jeunes gens se fait attaquer par – ô surprise – des zombies. La blondinette verra son petit-ami se faire manger par un jeune zombie qui ne se souvient même pas de son nom mais qui dès lors voudra sauver cette fille des autres affamés...
Les dix premières minutes du film Warm Bodies exposent toute l’histoire à venir : ces deux adolescents vont-ils – ô suspense - tomber amoureux malgré tout ce qui les obstacles qui les opposent l’une (vivante) à l’autre (zombie) ? Roméo et Juliette àa la sauce morts-vivants.

Le film est l’adaptation d’un roman de Isaac Marion dont l’originalité était de raconter une histoire du point de vue d’un zombie, avec ses pensées lucides et des souvenirs troubles. Warm Bodies s’appuie évidemment sur la célèbre pièce Roméo et Juliette de William Shakespeare. La seule originalité du film est de faire de ce jeune zombie une personne qui grogne à peines quelques mots mais qui a les mêmes pensées qu’un vivant, que les spectateurs entendent avec sa voix-off. Le décalage entre ce qu’il pense et ce qu’il n’arrive pas à grogner quand il communique avec la fille est source de quelques gags. Si tout le décorum post-catastrophe est très présent le ton général du film est plus celui d’une comédie légère, voire d’une comédie sentimentale un peu niaise.
Le sentiment amoureux qui fait battre les cœurs aurait-il la force de refaire battre le cœur mort d’un zombie ? Si le projet est plutôt noble à l’origine, son exécution en film risque de nous laisser livide.

« Nous sommes leur nourriture, ils ne vont pas devenir végétariens : ils ne mangent pas de brocolis, ils mangent des cervelles. ».

C’est le personnage joué par John Malkovich qui le dit, même si il n’est présent que dans quelques scènes en vieux papa autoritaire. C’est bien connu qu’il faut frapper un zombie à la tête, un mort-vivant doit rester mort ou au moins le plus loin possible des vivants. Il se demande (et nous avec lui) ce que sa blondinette de fifille a dans la calebasse pour tomber amoureuse d’un zombie… Comment une jolie demoiselle peut-elle être séduite par un type pâlot sans charisme et qui a surtout envie de la dévorer ? Aussi bête que ça paraisse, tout cela est possible depuis la saga Twilight, un succès économique qui vampirise Hollywood pour produire des films à destinations des jeunes de 13 ans. Et malheureusement Warm Bodies en est victime, son actrice Teresa Palmer a été choisie pour sa ressemblance avec Kristen Stewart.

Warm Bodies aurait pu, au conditionnel, être un film rafraîchissant en mélangeant comédie et fantastique, comme tant d’autres film avant lui (Shaun of the dead, Fido, , Zombie strippers, Lesbian vampire killers, Zombieland, Cockneys contre Zombies resté inédit…). La foi dans la figure des zombies au cinéma doit suivre certains dogmes établis par le pape Georges A. Roméro, sinon c’est, au mieux, des infectés ou, au pire, comme ici du n’importe quoi. Un zombie qui en mangeant le cerveau de quelqu’un absorberait les souvenirs de sa victime (d’ailleurs vu filmés et montés avec différentes perspectives) ?! Il y aurait des gentils zombies (les cadavres) et des méchants zombies (les osseux) ? Un zombie écouterait des disques vinyles sur un tourne-disque (même pas branché à des enceintes ni même à une prise électrique) ? Pour ce qui est de la romance adolescente à l’eau de rose, tous les clichés possibles sont bien là. Evidemment, et malheureusement, il n’y aura aucune image de gore dégoûtant ou de nudité affriolante. Ce qui est regrettable, c’est qu'avec son allure de ‘Roméo et Juliette en territoire zombie’ le récit ne sait pas bien exploiter sa seule vraie bonne idée qui aurait suffit à en faire un film intéressant : la fille vivante qui doit apprendre à survivre chez les zombies, puis le zombie qui doit apprendre à survivre chez les vivants…
Avec son humour trop léger et son intrigue trop simpliste, Warm Bodies manque beaucoup trop de mordant (un comble pour un film avec des zombies) pour être assez séduisant.

A noter qu’on aime aussi les films de romance adolescente qui flirte avec l’éternité quand ils sont aussi bons que The Invisible réalisé par David S. Goyer…
 
kristofy

 
 
 
 

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