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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Hilary and Jackie
USA / 1998
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SISTER ACTS
"- Il me fait sentir que je suis spéciale.
- La vérité c'est que tu n'es pas spéciale!"
On comparera le film à Shine, en plus dramatique. A tort. Hilary and Jackie est un film émouvant basée sur une histoire vraie, mais laisse le spectateur confus et perplexe.
C'est l'histoire de deux soeurs, inséparables. Deux soeurs qui vont grandir ensemble, s'aimer, jouer, être rivales et loyales. La première scène montre leur complicité dans un plan tout à fait lelouchien (avec une plage, une caméra qui tourne sans fin, mais pas de chabada).
A ce niveau le film est très bien construit. On nous montre leur enfance de manière simple, rapide mais précise, s'attardant sur l'évolution des comportements, des frustrations. Puis on a le point de vue d'Hilary: sa vie dès le moment où sa soeur s'exile de concerts en capitales d'Europe. La manière qu'elle a de compenser une carrière de flutiste ratée. Une Rachel Griffiths à fleur de peau, subtile dans ses nuances, impeccable.
A la moitié du film, on revient sur Jackie. On la suit au moment où elle se sépare de sa soeur. Seule dans ses tournées. Géniale sur scène. Mal dans sa peau, mal du pays, maudissant son instrument. Génie du violoncelle, elle est étonnament puissante et audacieuse, donnant une force incroyable à chacun de ses morceaux. Douée, son seul moteur c'est sa soeur, que ce soit dans la jalousie ou l'amour. Emily Watson est évidemment parfaite, dans n'importe quel registre, spécialement dans les phases pathologiques.
Malgré des moments légers (l'arrivée du futur mari d'Hilary) ou intenses (la requête insolite de Jackie), le film est parfois maladroit dans sa forme, et s'offre quelques détours futiles et déjà vu, comme la tournée européenne ou les déformations visuelles et sonores de Jackie.
Sûr, les larmes seront au rendez-vous et le jeu des actrices soutient remarquablement deux personnages très bien écrits. On regrettera la transparence du frère (pourtant co-auteur du livre).
Le film commence avec un fantôme qui confie un secret à Jackie. Evidemment la fin nous dévoilera ce mystère. Et nous emporterons avec nous un beau souvenir cinématographique. Mais le mieux reste sans doute d'écouter les disques de la Du Pré. vincy
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