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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Les Croods (The Croods)
USA / 2013
10.04.2013
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PROMISED LAND
«- D’abord j’ai cru que c’était un phacochère puis il s’est transformé en homme.
- D’habitude c’est le contraire.»
Ne cherchez pas une quelconque réalité historique dans The Croods. L’homme des cavernes (enfin la famille, lointaine cousine des Flintstones/Pierrafeu) est ici immergée dans un monde « fantasy » aux couleurs plus proches de Rango, dans un récit assez similaire à L’âge de glace : la dérive des continents, avec une héroïne qui n’est pas sans rappelée la récente Rebelle de Pixar. Une fois digéré ces ressemblances et ces incongruités, le plaisir l’emporte. Du pur divertissement. Comme « tout ce qui est amusant est mal », les créateurs ont décidé de s’amuser jusqu’au bout en confrontant un père très conservateur, une fille dominante en voie d’émancipation et un bel étranger métrosexuel au Q.I. démentiel pour l’époque.
Le scénario suit le principe des jeux d’arcade (la musique est d’ailleurs plus proche du jeu vidéo que du cinéma), avec une série de défis entre quelques pauses « psychologiques ». L’animation en met plein les yeux, que ce soit dans l’action (quelques séquences sont très inspirées visuellement) ou dans le registre plus intime. Il y a une véritable volonté de mélanger un kitsch bariolé et un onirisme presque religieux. Mais c’est bien lorsque les informaticiens ont recréé les peintures rupestres que la magie prend tout son sens. Paradoxalement, cet hommage à l’art de nos ancêtres réduit les images de synthèse à une simple esbroufe artificielle.
Pour le reste, cette ode au film pop corn (il en pleut une multitude au passage) avec ses mondes imaginaires et ses bestioles hybrides compte surtout sur les gags, les situations absurdes, les dialogues plutôt drôles et l’humour un poil décalé (mais pas trop). Les auteurs sont revenus aux sources en pillant Tex Avery, Chuck Jones et autres patrons du cartoon. Pourtant, côté morale, The Croods lorgne plutôt du côté de Disney avec les relations conflictuelles père/fille, père/belle-mère, père/gendre potentiel... Résolument contemporain dans son approche des êtres humains et de leurs relations, le scénario s’écoule avec fluidité vers une morale très classique et hollywoodienne. Entre apocalypse, arche de Noé et terre promise, le film flirte avec les mythes paléo-chrétiens. C’est pourtant dans son aspect païen qu’il est le plus intéressant (le côté Monty Python de l’un des scénaristes, John Cleese), quand il oblige les Croods à sortir de leur caverne platonicienne. Cela valait le coup : l’aventure n’ennuie jamais.
vincy
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