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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Effets secondaires (Side effects)
USA / 2012
03.04.2013
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SEXE, MENSONGES ET ANTIDEPRESSEURS
"Tout le monde sait tout sur tout."
On peut résumer le nouveau film de Steven Soderbergh (son avant-dernier, d’après lui) comme la rencontre de deux désirs antagonistes : d’une part celui de dénoncer un système et de l’autre la volonté de réaliser l’un de ces petits thrillers musclés qu’il semble affectionner depuis toujours. Effets secondaires aborde donc la (sur)consommation de médicaments des sociétés contemporaines, et notamment des antidépresseurs qui s’affichent en 4 par 3 dans le métro. Mais pour ce faire, il invente une intrigue policière alambiquée, quoiqu’aux rouages relativement classiques, qui gomme paradoxalement une grosse partie de la critique sociale attendue.
Le problème, c’est que le spectateur de 2013 est plus réticent qu’autrefois à se laisser mener en bateau. Pour l’accrocher, il faut de plus en plus d’audace et de faux semblants en miroir. Or ici, le déroulé de l’intrigue est presque convenu (il rappelle un film pourtant pas mémorable des années 90, Sang chaud pour meurtre de sang-froid de Phil Joanou), si plein de rebondissements que la tentation est grande, devant chaque retournement de situation, de s’écrier "olé !". Les ficelles sont si grosses, les personnages si stéréotypés, que le procédé de fabrication prend le pas sur le récit. Trop de manipulation tue la manipulation, la crédibilité du film… et surtout l’intérêt du spectateur.
Reste que Steven Soderbergh est un cinéaste talentueux, aussi efficace en réalisateur – chef d’orchestre que dans ses rôles "secondaires" de monteur et directeur de la photographie (il est crédité aux deux postes). Il surclasse en effet la faiblesse de son scénario avec une mise en scène élégante et nerveuse qui fait la part belle aux plans originaux et aux scènes courtes, ultra signifiantes. On peut donc se rassurer sur son compte : dès qu’il se sera assez ressourcé et aura enfin mis la main sur un scénario digne de ce nom, il reviendra au top, avec un vrai grand film. En attendant, hasta siempre !
MpM
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