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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Hollywood Homicide
USA / 2003
01.10.03
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COPS EN STOCK
"- Est-ce que quelqu’un m’a entendu prononcer le mot mayonnaise dans cette pièce ?"
Sur le papier, à partir du moment où un studio réunit au sein du même casting Harrison Ford, gloire un peu passée mais aux exploits filmiques définitivement inoubliables et Josh Hatnett, nouveau chouchou mignon des studios, toutes les raisons de croire que l’alchimie doit engendrer une de ces affiches imparables qui mobilisent les foules estivales en soif de sensations. Précautionneux jusqu’au bout de leurs ongles manucurés, les messieurs cravatés en Armani ont pris soin d’enrober le tout autour d’un format des plus accessibles communément appelé buddy movie. Bref, succès exigé, calculé et assuré. Sauf que la magie ne réside bien évidemment pas (et heureusement dans un sens) en quelques éléments aussi élémentaires. Du coup Hollywood Homicide demeurera le traditionnel nanar big size typiquement saisonnier parce qu’il a la récurrente présomption d’ignorer que le seul prétexte valable pour réussir un film digeste reste un scénario bien charpenté qui tient ses promesses. Tout autre alibi ne trompera aucun flic, pas même le plus demeuré du quartier chicos des stars de L.A. Il convient pour remplir le rapport de circonstance, de procéder à l’autopsie du corps plus très frais.
La première incision montrera que le tandem Ford / Hatnett est loin d’être aussi performant qu’on devait l'espérer. Question de réputation (encombrante). Loin de faire dans la nuance, les deux pointures usent de leurs stratagèmes routiniers pour installer le contraste de caractère qui oppose immanquablement leurs personnages. Harrison dégaine son infaillible sourire en coin à la Indy-Han Solo… d’entrée pour signifier que le bleu qui colle à ses basques est loin de faire le poids. Le rookie Josh dans le genre maladroit n’oubliera pas de faire valoir son statut de tombeur, assuré de coiffer au poteau son partenaire plus convaincant en senior dynamique. Au bout du compte chacun sauve la face et sa réputation à force de se tirer la couverture, ce qui malheureusement n’installera pas une complicité mutuelle apte à rivaliser avec celle entretenue par l’amitié payante unissant le couple menotté Riggs/ Murtaugh dans L’Arme Fatale.
La pesée des organes confirmera que la veine comique de Hollywood Homicide témoigne de sérieux signes de faiblesse liée à une malformation humoristique. Il aurait convenu de mieux servir Harrison Ford qui bien qu’essayant désespérément ces jours ci de changer de registre, a toujours été à la peine dans une comédie pure. Hélas les gags ne sont pas taillés dans la dentelle et la vedette a bien du mal à s’en accommoder. Scènes de lit pénibles car sans viagra, le héros cherche des vitamines dans la dégustation de Donuts, symbole alimentaire archi usé de sa profession. A charge, on trouvera également à verser dans le sachet de preuves, cette séquence particulièrement pénible du double interrogatoire monté en parallèle durant lequel sont mollement exploités en répétition extrême les travers rigolos des deux protagonistes principaux. Ceux-ci se résumant à faire sonner le portable de Ford/Gavilan (qui a collé benoîtement sur son cellulaire la musique du premier single solo de Nina Elisabet Persson, égérie des Cardigans) et à confirmer que Hartnett/Calden est un impénitent maniaque du yoga. Lourd et pathétique…
En dernier recours, la comparaison des données avec le fichier génétique ne permettra pas de sauver le verdict. Trahis par leurs deux têtes d’affiches peu performantes, les instigateurs de la pochade ont oublié de se munir d’alibis. Il sera en effet difficile de se rabattre sur l’histoire dont la trame renvoie vaguement à un épisode d’une série bouche trou du dimanche après midi. Le méchant de service sera un magna du rap qui a piqué le look et l’attitude à P. Diddy par manque absolu d’imagination. Le sujet du gangsta rap est cependant d’actualité, puisqu’il défraie régulièrement la chronique des tabloïds du showbiz. Sauf que les faits sont tellement simplistes et platement traités que l’intrigue du producteur tyrannique et peu concerné par la loi ne soulèvera aucun intérêt particulier. Les scénaristes, le nez sur la montre et la tête pensant à pointer, finiront par conclure l’affaire - non sans avoir essayé de greffer quelques déviations vaudevillesques soporifiques à base de cocufiage d’un représentant de la police des polices zélé - par une course poursuite aussi inévitable qu’interminable.
Le cas ne fera pas date dans les annales judiciaires, pas plus que dans les archives cinématographiques. Cette poussive tentative de divertir n’aurait pas retenu l’attention de quiconque amputée de ses tributaires de la A-List. La tendance voudra définitivement cet été que la grosseur de leur cachet soit par ailleurs inversement proportionnée à la rentabilité de leurs ambitions artistiques… petsss
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