Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Holy Smoke


Nouvelle Zélande / 1999

24.11.99
 



LES DESAXES





Jane Campion nous revient loin des drames à costules, proche de ses premiers films, arides et doux, poétiques et fous. En suivant une fois de plus les traces d'une (jeune) femme déterminée, passionnée, en quête de liberté et d'amour (absolu), elle prolonge sa propre voie au cinéma. Une femme filmant une femme. La De Beauvoir du 7ème Art. La femme chez Campion est prête à tous les sacrifices. Mais jamais l'humiliation n'est sordide. Ses femmes sont dignes; elle les chérit, les couve, les cajole, en les poussant aussi au delà de leurs propres limites.
Holy Smoke est coloré, chaud, désertique, moderne et Rock. Brains are burning. Un peu à l'image de cette scène fulgurante, pleine de pêche, où Kate Winslet roule à toute allure en hurlant du Alanis Morissette.
Il y a cette dose de naïveté propre à la jeunesse du personnage. Il y a aussi de très bonnes idées visuelles, pleines d'humour et d'onirisme. En une image, Campion parvient à définir les amourettes pathétiques d'une gamine australienne. Le sénario, servi par une mise en scène imaginative, dépeint parfaitement l'itinéraire initiatique de cette occidentale souhaitant combler un vide existentiel par une spiritualité de pacotille.
La cinéaste aborde là des thèmes d'époque : secte, solitude, auto-destruction, dépendance affective... La lutte religion/religion laisse place à un comabt sexe contre sexe. Le pouvoir a changé. Le XXIème siècle sera sexuel ou ne sera pas... A défaut d'acceptger sa normalité, le personnage principal refuse l'anormalité de sa famille. Son mal d'être provient essentiellement de son entourage, le même qui l'encourage à partir en Inde et qui regrettera son choix religieux. L'irrespnsabilité parentale, la dangerosité des guides spirituels et des gourous, la fragilité psychologique d'êtres qui rêvent d'un autre monde, tout est pointé du doigt. Cela fait penser à ces pierres posées sur le sol et forment un mot : Help!
Car tout le film est un appel au secours. Un dernier cri avant le prochain siècle où un(e) jeune n'a pas d'espoir (la boîte de nuit résonne comme un "no future"), où un mec ne sait plus à quels "seins" se vouer, où la religion n'est plus une réponse au don de soi. A part l'amour, que reste-t'il?
C'est sur cette note de générosité, de compassion et de compréhension que Campion termine son film, optimiste. Rien n'a été vain, même le pire. L'expérience fut utile. Holy Smoke est une bouféée d'oxygène cinématographique avec une Kate Winslet, figure de proue du film, décidément parfaite, à l'aise dans toutes les scènes, inclues les plus délicates - il y a évidemment de profondes similitudes avec son personnage d'Hideous Kinky. Une Kate absolue. Le style Campion est audacieux, visuellement intéressant et scénaristiquement intelligent. Un film d'auteur pas chiant, de son temps. A l'opposé de Portrait of a Lady.
 
vincy

 
 
 
 

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