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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Just the wind (Csak a szél)
/ 2011
12.06.2013
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MORTS EN SURSIS
"C’est juste le vent…"
Just the wind est un film en apnée, qui exhale à chaque image un sentiment d’urgence mêlé d’angoisse. La menace qui place sur les personnages est tapie hors champ, invisible aux yeux des spectateurs, mais constamment palpable dans la mise en scène radicale de Bence Fliegauf. Sa caméra littéralement collée aux personnages est comme eux en perpétuel mouvement, remontant le long de leurs corps, suivant leurs dos, imitant leurs regards rivés au sol lorsqu’ils se déplacent. Comme s’il s’agissait de capter le moindre détail de ces êtres en sursis.
Les scènes, elles, sont extrêmement quotidiennes, banales. Tantôt dans une semi obscurité, tantôt dans une nature qui pourrait être bucolique, mais toujours avec une image sale, ultra réaliste, qui place le film sur un plan quasi documentaire. En tant que spectateur, on se sent pris au cœur de l’action, subissant de plein fouet le climat anxiogène induit par à la fois par l’aridité du scénario (plus les scènes sont banales, plus on craint que quelque chose d’anormal ait lieu) et la maîtrise formelle et presque rigoriste du plan.
Pas de concession dans le cinéma de Bence Fliegauf qui ne cède ni à la tentation de plaire ni à la facilité d’aérer son récit en proposant plusieurs points de vue. Seule compte la famille au cœur de l’intrigue, dont les sentiments intérieurs finissent par transparaître dans les gestes les plus infimes. Un regard détourné, un corps légèrement affaissé, un pas qui s’accélère expriment mieux que de longs dialogues le rejet, la haine et l’indifférence hostile qui les entourent. En faisant passer toute cette palette d’émotions dans sa seule mise en scène, aride et intègre, le réalisateur parvient ainsi à dépasser le destin particulier de ses personnages issus de la communauté rom pour en faire l’allégorie de la souffrance humaine à travers le monde.
MpM
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