Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



Ailleurs
Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary
Effacer l'historique
Ema
Enorme
La daronne
Lux Æterna
Peninsula
Petit pays
Rocks
Tenet
Un pays qui se tient sage



J'ai perdu mon corps
Les misérables
The Irishman
Marriage Story
Les filles du Docteur March
L'extraordinaire voyage de Marona
1917
Jojo Rabbit
L'odyssée de Choum
La dernière vie de Simon
Notre-Dame du Nil
Uncut Gems
Un divan à Tunis
Le cas Richard Jewell
Dark Waters
La communion



Les deux papes
Les siffleurs
Les enfants du temps
Je ne rêve que de vous
La Llorana
Scandale
Bad Boys For Life
Cuban Network
La Voie de la justice
Les traducteurs
Revenir
Un jour si blanc
Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn
La fille au bracelet
Jinpa, un conte tibétain
L'appel de la forêt
Lettre à Franco
Wet Season
Judy
Lara Jenkins
En avant
De Gaulle






 (c) Ecran Noir 96 - 24


  



Donnez votre avis...


Nombre de votes : 30

 
Just the wind (Csak a szél)


/ 2011

12.06.2013
 



MORTS EN SURSIS





"C’est juste le vent…"

Just the wind est un film en apnée, qui exhale à chaque image un sentiment d’urgence mêlé d’angoisse. La menace qui place sur les personnages est tapie hors champ, invisible aux yeux des spectateurs, mais constamment palpable dans la mise en scène radicale de Bence Fliegauf. Sa caméra littéralement collée aux personnages est comme eux en perpétuel mouvement, remontant le long de leurs corps, suivant leurs dos, imitant leurs regards rivés au sol lorsqu’ils se déplacent. Comme s’il s’agissait de capter le moindre détail de ces êtres en sursis.

Les scènes, elles, sont extrêmement quotidiennes, banales. Tantôt dans une semi obscurité, tantôt dans une nature qui pourrait être bucolique, mais toujours avec une image sale, ultra réaliste, qui place le film sur un plan quasi documentaire. En tant que spectateur, on se sent pris au cœur de l’action, subissant de plein fouet le climat anxiogène induit par à la fois par l’aridité du scénario (plus les scènes sont banales, plus on craint que quelque chose d’anormal ait lieu) et la maîtrise formelle et presque rigoriste du plan.

Pas de concession dans le cinéma de Bence Fliegauf qui ne cède ni à la tentation de plaire ni à la facilité d’aérer son récit en proposant plusieurs points de vue. Seule compte la famille au cœur de l’intrigue, dont les sentiments intérieurs finissent par transparaître dans les gestes les plus infimes. Un regard détourné, un corps légèrement affaissé, un pas qui s’accélère expriment mieux que de longs dialogues le rejet, la haine et l’indifférence hostile qui les entourent. En faisant passer toute cette palette d’émotions dans sa seule mise en scène, aride et intègre, le réalisateur parvient ainsi à dépasser le destin particulier de ses personnages issus de la communauté rom pour en faire l’allégorie de la souffrance humaine à travers le monde.
 
MpM

 
 
 
 

haut