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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Moi, moche et méchant 2 (Despicable Me 2)
USA / 2013
26.06.2013
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L'ESPION QUI L'AIMAIT
"Comme méchant vous étiez formidable, alors si vous avez envie de vous éclatez à nouveau, appelez-moi!"
Souvenez-vous, on avait quitté le moche et méchant (devenu gentil) Gru en compagnie de ses Minions (si mignons) et de ses filles adoptives Margo, Édith et Agnès. Quand on les retrouve, tout le monde se porte à merveille: les Minions, toujours aussi délirants, cousins assez proches des Lapins crétins, Gru, devenu un véritable papa poule, Margo qui commence à s'intéresser à la gente masculine, Édith, toujours aussi délurée, limite garçon manqué et la petite Agnès plus attachante que jamais.
Au milieu de tout ce bonheur, on en vient à se demander comment les auteurs vont relancer la machine avec un héros devenu sociable. De manière assez prévisible, ils sont suivi les pas de Shrek avec une romance et un méchant encore plus méchant (en plus d'être macho). Et de façon toute aussi convenue, on imagine la fin dès le début.
Avec une James Bond rousse, gadgets inclus, Gru, célibataire endurci et garçon complexé, repart donc à l’aventure: l’enthousiasme exagéré de la jeune femme (Agent Wilde ça veut tout dire) s'oppose littéralement à la froideur légendaire de Gru. Leur duo met du peps à un scénario très conventionnel : du début aimanté qui fait écho à Magneto (X-Men) à 007, du propos écologique (comme dans Happy Feet et Le Lorax) aux mutations génétiques (les Minions se muent en des gremlins mauves ou des schtroumpfs noirs, selon vos références).
Et comme dans L'âge de glace, ce sont les faire-valoir qui volent la vedette aux héros : les Minions sont quasiment les stars du film (en attendant, prochainement, leurs propres aventures au cinéma. Leur folie et leur bêtise produisent les séquences les plus drôles jusqu'à sauver l'apparente morale "un papa une maman" avec un final très "queer".
Côté animation, MMM2 est un joli joyau, dopé par une excellente B.O (Pharrell Williams aux commandes tout de même!). C'est surtout dans les scènes cocasses,les moments loufoques et les divagations hilarantes que le film séduit le plus. On regrette que les producteurs n'aient pas voulu donner plus de profondeur à leur histoire, qui obéit aux schémas du divertissement, sans plus. Difficile ainsi d'allier l'absurde à un récit plus formaté.
En perdant dès la première moitié du premier film sa méchanceté, Gru a dilapidé une grande partie du potentiel de la franchise, qui opte désormais, résolument vers les délires d'un Coyote de Tex Avery. Si on pouvait éviter au troisième épisode une suite comme celle de Shrek ou L'age de glace, où la valeur "famille" englue toute émotion et toute impertinence, nul ne doute que la série pourrait alors gagner en déraison, avec un soupçon d'humour noir qui ne serait pas superflu. cynthia
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