Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Monstres Academy (Monsters University)


USA / 2013

10.07.2013
 



LA CITÉ DE LA PEUR : UNE COMÉDIE FAMILIALE





« Je suis moi-même terreur d’élite. »

Après le dérapage de Cars 2 et le beau mais peu original Rebelle, Pixar était attendu au tournant avec cette préquelle d’un de ses premiers succès, qui date de mathusalem (autant dire trois générations d’enfants). Sans retrouver l’émotion d’un Toy Story 3, l’émerveillement d’un Wall-e ou l’excellence d’un Ratatouille, Pixar réussit un divertissement de haute volée avec ce Monstres Academy. Une fois de plus, l’écriture ciselée, classique et efficace du scénario (avec ses multiples rebondissements) et la richesse des personnages, attachants et humains (bourrés de défauts en quelque sorte) produisent une comédie tous publics.
Monstres Academy pourrait même être vu comme une parodie de ces films d’ados ayant pour cadre la fac. Mais Pixar a préféré une histoire plus adulte (ici nulle romance) où l’amitié et la solidarité entre « losers » peut triompher (quoique) de l’adversité.

Typiquement « Pixar », l’histoire fragilise les habituels héros du cinéma américain, préférant les exclus, tout en faisant croire que l’American Dream est possible pour tous. Avec leur talent et un rythme soutenu, ils parviennent ainsi à enrichir une narration toujours très classique par des gags absurdes, des séquences d’action bien foutues, des instants touchants, une galerie de monstres parfaits pour devenir des produits dérivés à succès, des scènes drôles… Cette version de David contre Goliath se démultiplie avec d’autres affrontements : les virés contre les intégrés, les autodidactes contre les fils à papa, les jeunes contre les vieux, les ringards contre les stars, les pauvres contre les élites, etc…
La difficile intégration de certains dévoile une société cruelle et impitoyable. Il faudra toute la complémentarité entre un cérébral et un instinctif pour défier les fondements d’une université très sélective.

Car Monstres Academy est avant tout «un long roman d'amitié », un de ceux « Qui commence entre nous deux, Magique adolescence, Où tout est un jeu » pour reprendre les paroles d’un vieux tube estival… Cet apprivoisement entre les deux héros rappelle fortement la relation entre Woody et Buzz dans Toy Story. Tout comme le film souffre du même défaut que son actuel rival, Moi moche et méchant 2 : l’aspect monstrueux disparaît (comme la méchanceté n’existe plus dans l’autre film). Par conséquent, nul prétexte pour donner de l’énergie ou de l’inventivité (ah la scène des portes du premier épisode !) à un dessin animé qui raconte une histoire plus humaine que monstrueuse, plus familière qu'étrange.

C’est finalement là que réside le problème du studio : un savoir-faire indéniable à l’allemande, une mécanique proche de l’horlogerie helvétique, une esthétique digne d’un artisan du luxe français, mais une absence de renouvellement, d’innovation, d’audace. Pixar est en quête d’un nouveau souffle. Ce n’est ni avec des suites (ou préquelle) ni en flirtant avec la magie Disney qu’il y parviendra. Le public ira les yeux fermés, et se réjouira de ces aventures très réjouissantes. Les fans resteront un peu sur leur faim, espérant un jour redécouvrir la sensation de gourmandise et la saveur délicieuse avec un film réellement original et surprenant. A l’instar de ce critique un peu blasé qui retrouvait le goût de l’enfance en mangeant une ratatouille « nouvelle cuisine ».
 
vincy

 
 
 
 

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