Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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How to kill your neighbor's dog (Comment tuer le chien de son voisin)


USA / 2001

05.03.03
 



I COULDN’T LIVE WITHOUT YOUR LOVE





"- Peter, c’est de l’arométhérapie."

Ce manuel pour les nuls visant à tuer un vulgaire représentant de l’espèce canine, certes bruyante, mais néanmoins inoffensive, a deux mérites. D’une part, il nous fait rire, d’autre part il nous libère. Pas que nous souhaitions tous tuer le chien du voisin, mais nous avons tous une part de Peter McGowan en nous. Laquelle ? Là est la question. Celui qui fume chez le gynéco ? Celui qui mate l’entrecuisse de sa femme pendant que le médecin l’ausculte ? Celui qui pète au lit avant d’éteindre la lumière ? Ou encore celui qui préfère dire ce qu’il pense plutôt que de s’effacer derrière le rempart de l’hypocrisie ? Mais sous ce vernis politically incorrect (on en jubile) , le fumier adoré de l’Amérique a le trac, l’angoisse. Et pas seulement pour la valeur de sa pièce de théâtre. Etre père ou ne pas l’être, il se pose les mêmes questions existentielles qu’un Monsieur Mallaussène. Avec un zeste de Woody Allen. Surtout, Kenneth Branagh incarne un égoïste de première classe. Il y a du génie à rendre cet enfoiré sympathique.
De ce dépressif quadra, en plaine gestation (une pièce et un bébé), terrifié par ses congénères, naîtra des situations cocasses. Car il joue le grain de sable qu’on espère tous voir un jour. Dans cette émission matinale, par exemple, sorte de Télématin, on assiste à une parodie assassine où l’auteur tire au bazooka sur la bêtise des questions posées. Dire la vérité devient un instant drôle, surenchérit par l’absence d’intelligence des journalistes présents. En fait, il devient un danger pour une société " formatée " jusqu’à l’excès, jusque dans ses réactions prévisibles. Le plaisir est grand, mais amer.
Ce scénario très bien écrit, souffrant hélas d’une mise en scène trop sobre, explose les codes formels et mélange délire musical (à base de Petula Clark !), émotion spielbergienne (avec une enfant un peu handicapée) ou encore allégorie lynchienne (avec ce SDF comme double identitaire). Et le tout bien ficelé. Son portrait du couple est même l’un des plus réalistes et complices que l’on ait vu au cinéma.
De visites médicales inspirées en commentaires cyniques, tout le film est porté par plusieurs humours, entre dérision et sourires jaunes.
La morale est simple : les gens ne sont pas intelligents, sinon ils ne se reproduiraient pas, ce qui fait qu’il n’y a que des gênes médiocres. "Bouffer, mater la TV, appeler les pompiers si le môme est bleu, putain que c’est simple !. Accessoirement, tuer le chien de son voisin peut aussi aider à passer des nuits tranquilles.
 
vincy

 
 
 
 

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