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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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La Chute de la Maison Blanche (Olympus has Fallen)
USA / 2013
120
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LONE RANGER
Avouons-le : on a vu pire. Certes ce blockbuster – le film ne lésine pas sur les moyens malgré son absence de stars catégorie A en tête d’affiche – a des allures de série B. D’ailleurs, c’en est une. Un film de genre avec la fin du monde en toile de fond, l’apocalypse qui s’abat forcément sur les USA… Antoine Fuqua ne fait pas dans la dentelle (ça se saurait), jusqu’au symbole du drapeau : une première fois criblé de balle et abimé, illustrant une Amérique défaite, une seconde fois flambant neuf, pour marquer la gloire revenue !
Tout est à peu près prévisible et à peu près déjà vu. Vous n'imaginez quand même pas qu'un héros ou un gentil va mourir... Et si Gérard Butler a le charisme d’une huître, il est parfait dans le rôle du soldat violent et obéissant. Pour donner un peu de relief à son jeu binaire, la production a eu la bonne idée d’étoffer le casting avec une trop rare Angela Bassett, un toujours impeccable Morgan Freeman, un Aaron Eckhart crédible, un Robert Forster carré, une Radha Mitchell qu’on croyait disparue à notre grand regret, une fabuleuse Melissa Leo, un Dylan McDermott à contre-emploi, un beau salaud comme Ricky Yune et en guest une Ashley Judd (furtive) qui réjouira ses fans.
Grâce à cette liste, le scénario s’autorise différents points de vue et autant de clashs ou de complicités. Car c’est la fluidité de l’ensemble qui est notable, passant ainsi de l’action brute à la tension plus "psychologique" (grand mot inutilisable dans des les dialogues), avec hélas quelques détours par des séquences de sensiblerie toujours un peu mièvre (et assez incohérentes quand le temps est compté).
Pour le reste, les effets spéciaux font le travail et les combats / poursuites / manipulations s’enchaînent pour nous emporter dans une spirale infernale qui pourrait causer la dévastation entière du pays. Rien que ça. On est alors plus proche d’Independance Day ou d'un James Bond. Pourtant c’est ailleurs qu’il faut aller chercher une référence cinématographique. Ou séquelle inavoué.
Sortant quasiment en même temps que le cinquième Die Hard, on imagine bien Bruce Willis / John McCLane dans le film. Avec un cinéaste comme McTiernan aux manettes. Pendant que McCLane s’aventure de manière caricaturale dans une histoire grotesque en Russie, rompant avec les fondamentaux de la franchise Die Hard, Fuqua et Butler ont repris tous les éléments pour leur film : un homme seul, dans un lieu fermé (la Maison Blanche tout de même), face à une bande de salauds qui retiennent en otage le Président, le Vice-Président et la Ministre de la Défense. C’est presque le calque de Piège de cristal. Et globalement, ça en reprend tous les codes. Pas étonnant alors que cette Chute de la Maison Blanche fonctionne mieux que Die Hard 5 : il n'a ni les excès, ni la prétention d’un énième épisode qui a perdu ses valeurs. Il a juste conservé l’envie de voir un héros sauver l’Amérique, tout en tant bien égratigné au passage. Un peu plus abimé et même un peu plus isolé, avec une once d’humour en plus, la série B aurait sans doute pris un peu plus de poids.
Mais là blâmons Hollywood qui n’a plus confiance dans les expériences originales et préfère les récits manichéens (à l’image de ce Ranger survivant à tout). A se prendre trop sérieux, et à vouloir ménager l'esprit patriotique et entretenir l'illusion d'un monde où les méchants perdent toujours, on passe alors de la chouette série B au divertissement fast-food habituel.
vincy
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