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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Lone Ranger, naissance d'un héros (The Lone Ranger)
USA / 2013
07.08.2013
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TINTO EN AMÉRIQUE
« Il a vraiment un problème ce cheval »
Ce Lone Ranger est-il si solitaire dans la pléiade de blockbusters estivaux : par son récit, son genre et son humour, on pourrait le croire. Il se distingue des superproductions de science-fiction, des aventures de superhéros, ou encore des divertissements convenus de l’animation. Ici nul monstre ou zombie, pas de pouvoirs innés ou de fin du monde programmée. Lone Ranger est juste un Western, un peu boursoufflé par les effets spectaculaires, avec des répliques de comédie, et une histoire d’amitié improbable. Le film se rapproche davantage de Retour vers le Futur 3 que de Cowboys et envahisseurs…
On peut comprendre son échec au box office nord américain par le prisme du marketing : comment vendre un blockbuster de type Pirates des Caraïbes (les pirates sont devenus des hors-la-loi) alors qu’il s’agit d’une comédie (un poil décalée) d’action ? Comment expliquer au public que le héros, presque anti-héros, qui donne le titre au film, n’est pas le personnage central du scénario, puisque la star un Comanche un peu barré et très névrotique, incarné par Johnny Depp ?
Nous voici donc immergés dans le Texas du Far West, après la Guerre de Sécession, quand l’Amérique repoussait son horizon avec le chemin de fer et ne se souciait pas trop du sort des Indiens. Hollywood en a terminé depuis longtemps avec le précepte d’ « un bon indien est un indien mort ». Les méchants sont désormais de sales capitalistes WASPS sans vergogne, cupides jusqu’à l’os, avides de possessions.
Au milieu de ce gros capharnaüm, deux hommes : un qui semble immortel et parle aux esprits, l’autre increvable (d’ailleurs on le croit mort) et trop poli. Psychologiquement pas très équilibrés, pour ne pas dire bons pour le divan, ils forment un couple mal assortis et très maladroits. Faux frères, ils seront évidemment plus complémentaires dans l’adversité qu’ils ne le croient. Cet aspect bancal, qui vire parfois au burlesque assez simpliste, ne doit pas nous faire oublier le prologue : la fascination des enfants pour le mythe du Western, de ses Cow-boys justiciers et autres Indiens légendaires. Lone Ranger reste en cela un pur produit Disney, peut-être trop long pour les enfants, et pas assez noir pour les adultes.
Il faut dire que les séquences d’action, surtout la finale, sont particulièrement longues. Les trains, vrais jouets pour gosses, sont le moteur de la folie de Gore Verbinski, qui ne s’est plus où donner de la caméra, les faisant virevolter dans tous les sens. Nous voilà dans une attraction de parcs Disney, genre grand huit infernal où l’on est balancé dans tous les sens, avec les cris des uns et les souffles coupés des autres. Surtout, cela nous rappelle ces bons vieux Mystères de l’Ouest (Wild Wild West a d’ailleurs donné un film du même genre avec Will Smith). Comme le cheval blanc nous fait penser à Jolly Jumper dans ses séquences les plus absurdes. Ou, furtivement, la scène du pont géant fait écho à celle du Pont de la Rivière Kwaï. Car tout le problème de Lone Ranger tient peut-être là : ces impressions de déjà-vus. S’il n’y avait pas la musique d’opérette, drôle d’idée qui accentue la farce, on aurait peut-être décrocher du final au bout de quelques virages et tunnels.
Le spectacle aurait peut-être gagné à être un peu plus inspiré. Heureusement, il reste le divertissement et de très bons acteurs (y compris les seconds-rôles). L’histoire n’est pas massacrée par un découpage privilégiant les pétarades. C’est grâce au second degré que Lone Ranger est sauvé. Mais comme pour Le Mexicain, Verbinski ne parvient toujours pas à harmoniser cet humour à un film qui vise avant tout à revisiter un genre. On reste dans le pastiche, pas mal foutu, mais sans étincelle. Impressionnant parfois mais jamais bluffant.
vincy
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