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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Percy Jackson : La mer des monstres (Percy Jackson: Sea of Monsters)
USA / 2013
14.08.2013
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OLYMPUS WILL FALL
« - Tu dois dire occulairement diminué.»
Qu’on soit très clair : la série littéraire des Percy Jackson – 5 romans vendus par millions – s’adresse aux pré-ados, ceux qui s’embarquent aussi facilement dans une « fantasy » à la Harry Potter que dans les épopées mythologiques qui inspirent tant de séries TV et jeux vidéos. Pour les films, La mer des monstres est la suite logique du Voleur de foudre, la cible est la même. Les héros ont dépassé de peu la puberté mais n’ont aucune vie sexuelle. Les sentiments et ambitions sont celles de jeunes gens qui croient encore tout possible y compris être immortels.
Passé ce principe que le film ne s’adresse pas forcément aux plus de 16 ans, Percy Jackson est un honnête et efficace divertissement, cousu de fil blanc, avec les stéréotypes nécessaires pour l’identification du public à chacun des héros. La mythologie grecque est tellement revisitée qu’Homère doit se retourner dans sa tombe de l'île d'Ios. Les Demi-dieux ne sont finalement que les Sang-mêlés d’Harry Potter : dotés de pouvoirs, mais faillibles. Transposés à l’époque contemporaine, les enfants de Zeus, Poséïdon et autres Hercule (merci à l’auteur d’avoir privilégié les patronymes grecs de ces Dieux plutôt que d’avoir choisi les noms latins) peuvent mener les combats nécessaires à toute initiation vers le monde adulte. Ici les Drachmes antiques sont encore en vigueur, les Cyclopes – pardon les personnes occulairement diminuées - portent quand même des lunettes à deux verres, et Dyonisos reste Dyonisos, cuvant son vin. Seules les mœurs de la Grèce Antique restent cachées des chastes yeux des spectateurs : même les Satyres sont abstinents, c’est dire.
Mais il y a aussi quelques éléments amusants comme le Dieu des messagers, Hermès, qui est un employé de la messagerie UPS. Ou le héros qui chantonne « It’s a small World », l’hymne du parc d’attraction Disneyland, quand ils s’embarquent dans un train fantôme les menant à un monstre affamé de chair fraîche. L’humour sauve d’ailleurs souvent un récit un peu convenu, où les relations personnelles restent assez superficielles, ne volant pas plus haut qu’une sitcom pour jeunes. C’est dans la dérision et l’action que Percy Jackson convainc le plus. En revanche, le message très simpliste – déterminisme vs. fatalité, amitié vs. trahison… - n’amène rien de bien neuf sous l’Olympe. C’est d’autant plus regrettable qu’en humanisant un peu plus ces Demi-dieux, et en les érotisant davantage, les Percy Jackson gagneraient en empathie et en subtilité, permettant à cette franchise d’être suivie par un public élargi et des spectateurs qui grandissent plus vite que le rythme des productions. Pour que cette saga cinématographique survive, il va falloir s’adapter à un lectorat qui ne voudra pas forcément voir des films adaptés de romans qui commencent déjà à dater un peu dans leurs têtes.
vincy
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