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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Riddick (Les chroniques de Riddick: Dead Man Stalking)
USA / 2013
18.09.2013
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FUEL FOR LIFE
Vin Diesel a mis beaucoup de lui-même pour faire revivre dans un troisième volet attendu par des millions de fans, les aventures du célèbre furien. Jusqu’à, parait-il, hypothéquer sa maison. Après l’échec public du grandiose Les Chroniques de Riddick, il aura fallu attendre neuf ans pour la mise en boite de cette suite, toujours avec la complicité du réalisateur et ami David Twohy. Ce n’est pas dévaloriser l’entreprise que de dire qu’il s’agit d’un retour aux sources burné, carré, puissant, jouissif mais estampillé série B de luxe, du budget (38 millions de $ là ou, par exemple, Star Trek Into the Darkness a couté 190 millions de $) à son esthétique de genre.
De fait, les velléités d’un Space Opéra à la sauce « Chroniques » ont disparu. La destinée du nouveau Haut-Commander de l’Empire Necromonger, que l’on espérait grandiose, ne sera pas. Faute de moyens comme de support artistique d’un grand studio. Mais l’amour du personnage transpire à chaque plan. Son charisme reste intact, peu importe le traitement décidé par le couple Diesel/Twohy. Comme en témoigne cette longue introduction en terre hostile où Riddick, laissé pour mort par des nécromongers revanchards, va devoir lutter pour sa survie.
S’ensuit une plongée abrupte dans un monde peuplé de bêtes plus voraces les unes que les autres. Le survival domine, avant-goût aride balisant l’arrivée de chasseurs de primes bien décidés à se faire la tête du furien. Il ne faut pas chercher plus loin puisque Riddick se dévoile tout entier pour ce qu’il a toujours été. Un guerrier ultime qu’il ne faut pas chatouiller de trop près. Et le spectateur – fan ? – en a pour son argent. C’est violent, costaud, sanglant, poisseux, totalement assumé. Le film rivalise de bons mots dans un univers de mâles en demande de sensations fortes. Ils seront servis et encore plus lorsqu’une menace extérieure faite de monstres dévorants surgira de nulle part.
Certains pointeront l’aspect succinct d’un scénario atone un peu « con » mais tellement badass qu’il en devient réjouissant. À cela David Towhy répond par la mise en scène. Fluide, énergique, inventive, remarquablement bien découpée, elle met une claque à la plupart des blockbusters estivaux aussi lisses que brouillons. Si les décors n’ont pas la classe de productions plus chères, l’environnement très 70-80’s sied parfaitement à ce cinéma d’un autre âge préférant le sens du rythme à celui, plus facile, du remplissage visuel.
Avec ce troisième opus efficace, David Towhy et Vin Diesel nous prouvent que les antihéros de la trempe de Riddick ne sont pas près de mourir.
geoffroy
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