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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Jasmine
France / 2013
30.10.2013
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L’IMAGE DÉMARQUANTE
"Elle voulait rester, moi non."
On est tout d’abord charmé par l’idée de départ d’Alain Ughetto : utiliser l’imagerie naïve de la pâte à modeler au service d’un documentaire atypique relatant une déchirante histoire d’amour dont il n’existe quasiment pas d’images. Exactement comme Rithy Panh dans L’image manquante, le cinéaste comble ce vide par des figurines qui deviennent le symbole d’êtres disparus. Lui fait le choix de les animer et de redonner vie à un passé que l’on sent douloureux mais chéri. Certaines séquences s’avèrent d’une poésie touchante, lorsque les deux couleurs de pâte à modeler se mêlent et fusionnent. D’autres sont plus anecdotiques, et semblent principalement là pour meubler en illustrant un peu platement le récit en voix-off.
Ainsi, malgré la singularité du procédé, ce déséquilibre dans la construction empêche le spectateur d’y adhérer totalement. Il reste un peu extérieur aux souvenirs de jeunesse du narrateur et à la manière dont l’Histoire, et le choc entre leurs deux cultures, a irrémédiablement séparé les deux amants. Alain Ughetto a beau présenter sans fard ni pathos cette histoire d’amour sacrifiée, on est presque gêné de le voir exposer ainsi un intime qui ne parvient jamais à se muer en universel.
MpM
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