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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Hurlyburly
USA / 1999
23.01.99
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PENN A JOUIR
"- As tu conscience que tu es en train de crier?
- Ma voix a juste pris un peu d'emphase..."
Il y a parfois de bonnes idées: celles d'adapter une pièce de théâtre culte et controversée en fait partie. Le cinéma apporte alors une certaine postérité aux mots et au jeu. Jaoui-Bacri s'y sont essayés avec succès, tout en invitant le cinéaste à co-écrire l'adaptation. Le problème d'Hurlyburly provient sans doute de là: l'auteur de la pièce a aussi écrit le scénario. Or il n,a touché à rien, ou presque. Résultat, le film est indigeste, bavard, long, et presque saoulant. Aucune intrigue, aucun but, rien que des palabres sur tout, sur rien, souvent les textes irritent, les attitudes énervent. Et pourtant on comprend tout à fait la jubilation des acteurs à jouer leurs rôles...
Car le plaisir de rester plus de deux heures à voir ce film et entendre ces dialogues de sourd n'est du qu'aux seuls comédiens en présence. Aucun ne démérite, même si on aurait aimé voir Meg Ryan, crédible, plus défoncée, amochée, bref plus physique. Penn fournit un travail magistral, tant dans ses gestes, ses tics que dans la justesse de son jeu. Spacey est cynique, et zen à souhait. Le contraire de Penn angoissé, ultra-nerveux, camé. Palmintieri inquiète comme il faut. Shandling, Wright-Penn et Paquin sont nickels dans des partitions un peu plus unidimensionnelles.
Tous ces moulins à parles ne savent paradoxalement ni se parler, ni s'écouter. De ce problème de communication vient un ennui certain, puisque rien ne se passe, rien n'avance, tout se dit. La mise en scène a beau multiplier les plans pour éviter le statique théâtre, rien n'y fait. La caméra n'arrive pas à se fixer ou au contraire soigne ses cadres. Mais rien d'inventif.
Tout ce "blah blah blah" est sauvé in extremis par des réflexions sarcastiques comme celle de Spacey: tandis que Penn se sniffe un rail de poudre dès son réveil, il souligne que certains prennent un fruit et du café pour le breakfast.
De dope, il en est question. Hollywood ne nous révèle rien. Mais le sujet principal reste le cul et notre place dans l'univers. Les femmes y sont plutôt transparentes. Et la mroale de l'histoire est plutôt douteuse. Bien sûr on rit de temps en temps, on prend une leçon d'acteur, on devine l'amusement procuré à ces stars un peu lassés des scripts à base de boum boum boum. Mais le blah blah blah vaut-il mieux?
Lors de leur dispute, Eddie avoue ne pas vouloir surprendre Darlene, mais faire ce qu'elle veut. Nous on aurait voulu être surpris.. vincy
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