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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Il était une forêt
France / 2013
13.11.2013
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LIFE OF TREE
«- J’ai vu en quelques jours des hommes s’emparer d’arbres millénaires.»
Luc Jacquet et Francis Hallé nous guident à travers un voyage aussi pédagogique que fascinant à travers les grandes forêts tropicales (d’Afrique et d’Amérique du sud).
La force de ce documentaire tient à ses racines. La foi et l’amour d’un botaniste pour ces arbres géants combiné à la fibre cinématographique et le désir de bousculer le genre documentaire d’un réalisateur.
Ici, la forêt n’est ni immuable, ni silencieuse. Le végétal est vivant. On traverse les siècles, avec des effets visuels dessinés, pour comprendre leur longue vie, leurs cycles. Puis la caméra reprend ses droits et nous émerveille avec des plans vertigineux et virtuoses qui nous hypnotisent face à ces océans verdoyants.
Que c’est majestueux. Ces canopées qui soutiennent le ciel, cette promesse visuelle qui nous évade… Et bien entendu la riche faune, colorée, caméléon, se confondant à une feuille ou un tronc. Des animaux protecteurs et nettoyeurs. Tout a son utilité dans cet écosystème connecté, qui rappelle la philosophie d’un Miyazaki. Tout cela étonnera les enfants. Les adultes seront plus sensibles au discours écologiste, entre colère et tristesse. Comme le dit un proverbe africain : « quand un arbre tombe on l’entend, quand la forêt pousse, pas un bruit. »
Tous se réconcilieront avec la magie de la nature : la forêt a le pouvoir de renaître, à condition de lui laisser quelques siècles de paix. Avant tout, ce film synthèse est instructif. Par exemple, Hallé explique très bien, soutenu par une imagerie très claire, la photosynthèse. EtJacquet est suffisamment inspiré pour nous captiver, avec notamment quelques anecdotes mémorables comme cette bataille mutante entre la passiflore et les papillons, chaque espèce évoluant pour se défendre l’une de l’autre. Le combat de l’évolution en quelques minutes.
Mais ce qui séduit le plus dans Il était une forêt est ailleurs. L’idée que l’arbre est sédentaire et se reproduit grâce aux animaux nomades, transporteurs. Sorte de Gestation Par Autrui naturelle. Pour cela l’arbre est capable d’attirer l’animal avec des fruits succulents, et au passage lui transmettre la graine qui le fera se reproduire ailleurs. « L’animal règne sur l’espace, l’arbre sur le temps ». C’est simplement beau. Saisissant visuellement. La sagesse de ces géants verts conduit à une méditation que seul le cinéma peut offrir quand on respecte l’intelligence du spectateur. Après toutes ces leçons de sciences naturelles, l’image impose son point de vue : les arbres ne doivent pas tomber. Debout, grandioses, impériaux, ils sont non seulement notre oxygène mais aussi notre eau, le vent, notre lien au temps. Victor Hugo écrivait : « Je ne puis regarder une feuille d’arbre sans être écrasé par l’univers ». Fabuleuse illustration pour ce film : nous voici subjugués par un documentaire aussi scientifique qu’onirique, universel qu’atemporel.
vincy
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