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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Hygiène de l'assassin
France / 1999
24.02.99
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LA CHEVRE ET LE LOUP
"- Oublier quelqu'un, vous savez ce que ça veut dire?"
Filmé comme un huit clos, Tach, un homme gros et gras, prix Nobel (Dieu merci "pas de la Paix" comme il dit lui-même), garde en lui un terrible secret.
D'ailleurs, les deux personnages principaux sont très secrets et très mystérieux. On le découvre notamment lors de l'enquête effectuée après la mort de Tach. Celle-ci permet d'ailleurs de mettre en ooposition une galerie de portraits très différents des deux personnages principaux. L'infirmière, le flic, le secrétaire, etc, sont des personnages secondaires plus "quotidiens", mais ils sont tout àa fait surprenants par certains aspects de leur personnalité et de leurs comportements.
Le film est donc construit comme un thriller. Il y a un suspense à rebondissements. Dans cette enquête sur un assassinat, plusieurs personnes sont tout à tour désignées comme coupables éventuels. Même la victime est un instant soupçonnée d'avoir commis un crime...
Le film n'a plus aucun rapport direct avec le roman. C'est bien une adaptation "librement trahie" que nous propose le cinéaste. On supprime tout le chapitre où les 3 ou 4 journalistes se font chassés par l'écrivain. On y ajoute une enquête avec des policiers. Du coup, toute l'intrigue et toute l'intimité de nos deux héros s'en trouvent dénués d'intérêts. Pour faire joli, fun et moderne, on y ajoute une prise de vue utilisée par les réalisateurs de la pub ou des clips. Un esthétisme bien superflu en fait. Heureusement, le jeu des comédiens relèvent un peu le niveau de cette histoire où le spectateur a tendance par se perdre. Jean Yanne est admirable dans ce personnage presque obèse, très misogyne, méprisant à l'égard des autres. Sa philosophie de la vie se réume en quelques phrases : "Pour écrire, il faut d'abord avoir des couilles" ; "si les hommes étaient galants, ils tueraient les filles dès leur première règle. Mais vous le savez comme moi, les hommes ne sont pas galants". Devant lui, Barbara Schulz fait preuve d'une détermination à toute épreuve face à cet être abjecte. Ce petit bout de femme s'en tire plutôt bien. Et il y a tous ces autres personnages aussi différents les uns que les autres, et non moins intéressants comme Gotainer, agréablement surprenant dans son rôle de flic.
Bref, seules la mise en scène et l'interpréation vallent le coup qu'on aille voir cette fausse adaptation. chris
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